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Il faut qu'on parle [ft. Leopold]

Léonard De La Croix
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Il faut qu'on parle
Léonard regardait l'horloge accrochée sur le mur, fixant les aiguilles tourner encore et encore. Il jeta un coup d’œil vers ses amis qui avaient l'air d'attendre aussi fermement que lui la fin de ce cours. Pas que madame la soubrette, Jamie Willow, avait un cours aussi moisi que l'hygiène d'un SDF, mais surtout parce qu'étudier le français quand c'était sa seconde langue maternelle : c'était chiant. Et puis, depuis le bal, Léonard avait du mal à regarder son professeur autrement qu'en soubrette... Donc, sa seule et unique distraction était d'imaginer madame Willow dans ses vêtements d'Halloween, mais il avait des relents en se souvenant de la danse qu'il avait du faire avec elle. Bien qu'il s'était amusé à la rembarrer et à faire l'insolent, il avait encore des sueurs rien qu'en pensant à quel point ils avaient été collés.

Heureusement, le temps eut pitié de lui et la sonnerie retentit. Léonard rangea calmement ses affaires, et discuta en sortant de la salle avec ses amis, qu'il quitta dès qu'il fut à l'extérieur.
"Encore à voir Andrew" leur avait-il dit. Ce n'était pas vrai. Mais son meilleur ami avait été mis dans la confidence.
Depuis qu'il avait réussi son coup avec la bouteille d'eau et l'alcool, il avait découvert le vrai Leopold Stern. Le gars sensible et attachant. Mais son colocataire s'obstinait à faire de la pseudo-virilité et de la pseudo-force. Et ça, Léonard ne le supportait pas. Il l'avait vu, son vrai visage. Il l'avait vu pleurer, il l'avait même réconforté. Il avait ri avec lui. C'était un des plus beaux souvenirs qu'il avait avec son colocataire, et il était hors de question que le sportif continue à s'enfoncer. Ou alors, pas avec le Year 12.

Léonard n'avait pas vérifié l'emploi du temps du sportif, par flemmardise probablement, mais depuis la veille, il cherchait à discuter avec lui hors de la chambre. Par stratégie, uniquement. S'il arrivait à le coincer face aux autres, il arriverait à avoir une discussion calme.
Décidément, plus Léonard trainait avec Leopold, plus il se découvrait un côté... "Sombre". Ce n'était pas son genre de jouer à ce point avec les faiblesses des autres, mais il n'avait pas le choix.

Il savait que le Year 13 se réfugiait dans la bibliothèque ou dans la salle commune pour travailler - et probablement éviter le blond. Alors, c'était dans ces salles qu'il allait en premier lieu.
Il regarda sa montre : 14h52. Cela faisait douze minutes qu'il était sorti de son cours de français et qu'il avait déjà vérifié la salle commune : pas de Leopold Stern.
Alors, il croisa les doigts pour le trouver dans la bibliothèque. Il avait vraiment dû regarder quand son colocataire était libre pour avoir plus de chances de le croiser...

Il entra dans le bâtiment le plus silencieux d'entre tous, et jeta des regards un peu partout. Il sortit son smartphone pour noter l'heure : 14h59. Presque quinze heures. Léonard n'avait jamais été aussi stressé depuis l'affaire de Leopold bourré. Mais il était têtu. Très têtu. Quand il avait quelque chose en tête, il ne lâchait jamais l'affaire, et passer une bonne année avec son colocataire était dans sa "To Do List".
Il voyagea encore les allées, donnant l'impression de chercher une table pour s'installer et travailler.
Il vérifiait assez régulièrement l'heure, nerveux. Puis, en relevant les yeux de son téléphone une énième fois, il la vit. Cette touffe brune, concentrée sur son cahier et son travail.
Son coeur se serra. Il avait peur. Les rumeurs, dans la Hampton, étaient meurtrières. Si Leopold devait """révéler""" la soi-disante "homosexualité" à tout le monde dans la bibliothèque où tout était calme, la réputation du blond s'en verrait réduite à néant. Et passer une bonne année tout court était aussi dans sa "To Do List".
Mais après tout, tous les deux avaient des dossiers l'un sur l'autre. Alors, pourquoi s'inquiéter ? Surtout qu'il n'était pas gay.

Le cœur battant, il s'approcha de Leopold, et s'installa sur la chaise d'en face. Il sortit une trousse et un cahier, histoire de ne pas éveiller les soupçons, et une fois le tout étalé sur la table, il débuta de but en blanc la conversation en plantant son regard dans les yeux du brun :

" Yo. Faut qu'on discute, toi et moi. Et je suis certain que tu sais de quoi je parle. "


Mardi - 14h40 - Après Français (Pour Léonard)
Leopold Stern
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B+.
Il avait eu un B+ au contrôle d'économie qu'on lui avait rendu la veille et depuis, Leopold ne décolérait pas. Comment était-ce possible ? Lui qui était habitué aux A, voire aux A+, il ne pouvait tolérer un tel échec. C'était le premier de l'année ; ce serait aussi le dernier. Pas question de prendre la mauvaise habitude de se contenter de la médiocrité.
Comble de l'humiliation, la lecture de l'appréciation sur sa copie avait été amère : « Bon devoir, même si vous m'aviez habitué à mieux : ressaisissez-vous ! »
Il fallait dire qu'à la Hampton, même les plus petits signes de faiblesse étaient rapidement relevés et sanctionnés ; aucune erreur n'était tolérable, et encore plus de la part des excellents élèves dans son genre.

En parlant de faiblesse… Leopold ne se sentait pas très bien, en ce moment. Fatigué, fébrile, sans appétit… Il arrivait de moins en moins à donner le change, surtout depuis le dernier incident De La Croix-esque… Même les Élites qu'il fréquentait -habituellement autocentrés  au possible- avaient remarqué son changement d'attitude, sa fatigue apparente et son implication moindre aux discussions qui animaient le groupe. Lorsqu'ils lui avaient fait remarquer, il avait souri, comme d'habitude, et avait dit que tout allait bien, qu'il était juste « un peu fatigué, en ce moment ». Un peu fatigué… Bel euphémisme. Leopold se sentait vide de toute énergie. Il révisait moins le soir pour se coucher plus tôt, et se surprenait à rechigner avant d'aller courir le matin. Le pire, c'était le club de base-ball. Il n'en pouvait tout simplement plus de faire semblant de s'intéresser à un sport qu'il détestait profondément, de faire semblant de se donner à fond alors qu'il aurait cent fois préféré passer ce temps à réviser, ou mieux, à dormir.

Pour la énième fois, il s'était donc réfugié à la bibliothèque, loin des autres, loin de sa chambre, dans le but de corriger ce satané devoir d'économie. Il allait le refaire en entier s'il le fallait, il allait tout revoir, tout relire pour comprendre où il avait pêché, où il avait commis des erreurs. Cela faisait déjà presque une heure qu'il était là, à relire son devoir en le comparant avec son cours et à gratter du papier. Ses lunettes posées sur son nez, la bouche close par une moue qui paraissait comme taillée dans la pierre, le regard fermé, il était en position de combat. Il allait comprendre ce qui n'allait pas et corriger ses erreurs pour s'améliorer, pour atteindre la perfection.

Cela faisait cinq minutes qu'il avait reçu un bref message d'Anna Dawson, qui lui annonçait qu'elle passerait sûrement le voir dans l'après-midi. Il avait répondu un hypocrite « Super ! ^^ », et n'avait pu retenir un soupir d'agacement lorsqu'il avait entendu quelqu'un, qu'il présumait être elle, installer ses affaires en face de lui. Il avait terminé d'écrire sa phrase, et avait relevé la tête, un mince sourire aux lèvres.

" Yo. "

« Tiens, salut An… Oh, De La Croix. Que me vaut ce déplaisir ? », avait-il corrigé, fermant de nouveau son visage.


" Faut qu'on discute, toi et moi. Et je suis certain que tu sais de quoi je parle. "

Oh. Il voulait encore parler de cet… incident. Incident qui hantait l'esprit de Leopold depuis qu'il s'était réveillé ce samedi après-midi, en nage, la tête à deux doigts d'exploser et la bouche pâteuse. Il l'obsédait d'autant plus que le châtain ne s'en souvenait que très brièvement, par flashs intermittents. Mais l'obsession qu'il créait chez lui ne lui donnait tout de même pas envie d'en parler avec son colocataire, esprit pernicieux et ô combien malhonnête. Mais, tout comme le contrôle d'économie, cela lui servirait de leçon : ne pas se reposer sur ses lauriers. Ne pas se reposer. Jamais. Ou la punition arrivait très vite après, amère et douloureuse.

Il replongea le nez en direction de ses cahiers, et répondit d'une voix faussement enjouée : « Oh, oui. Tu veux sûrement me parler de la notion de monopole discriminant. Tu serais capable de m'en donner une définition ? Non ? Moi non plus visiblement, dit-il en désignant sa copie. Alors, tu serais bien gentil de me laisser travailler en paix. »
ft. Léonard De La Croix
Léonard De La Croix
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Léonard sortit un stylo bic de sa trousse et le fit tournoyer autour de ses doigts. Il jouait avec, regardant avec patience son colocataire, qui semblait totalement blasé de voir le blond. Mais pourtant, pas surpris. Léonard se demanda si Leopold s'attendait à ce que cette situation arrive...

« Oh, oui. Tu veux sûrement me parler de la notion de monopole discriminant. Tu serais capable de m'en donner une définition ? Non ? Moi non plus visiblement. »

Léonard haussa un sourcil, jaugeant sa réponse pour la définition de "monopole discriminant". Manifestement, ils ne suivaient pas les mêmes cours puisqu'il n'avait jamais entendu parler de cette notion qui lui passait clairement au dessus de la tête.
Il jeta un œil sur la copie du brun, puisqu'il la lui montrait.

" Internet est ton meilleur ami. " Répondit-il sobrement.

Et puis, plus sérieusement : avait-il vraiment besoin de connaître cette notion pour s'en sortir dans la vie ? Comme si, dans une conversation entre amis ou en famille, il allait pouvoir sortir les mots :"monopole discriminant". Tout le monde n'en avait rien à faire de ce truc. Il fallait apprendre des trucs utiles dans la vie, pas comme... Ça.
Il haussa les épaules.

« Alors, tu serais bien gentil de me laisser travailler en paix. »

Après tout ce qu'ils avaient vécu, pouvait-il vraiment le connaître aussi mal que ça ? Que Léonard allait tranquillement s'en aller, accéder si facilement à sa demande ? Si gentiment ?
Léonard sourit. Il fixait son cahier, toujours en jouant avec son stylo. Il réfléchit à la démarche, comment discuter de ce qu'il s'était passé dans leur chambre sans faire de fausses notes... En la jouant fine.
Il commença silencieusement à griffonner sur ces pages. C'était un bon début qu'il ait trouvé son colocataire sans prendre en compte les emplois du temps, mais il fallait qu'il réussisse à engager la conversation.

Après avoir gardé son silence pendant quelques secondes, donnant probablement du répit à Leopold, il reprit la parole :

" Plus sérieusement, je suis sûr que tu sais pourquoi je suis là. Et je suis aussi sûr que ton "métropole dominant", ou que sais-je, pourra attendre. "

Léonard se pencha légèrement vers l'avant, les yeux dans ceux de son colocataire, la voix encore plus basse :

" Tu sais, par rapport au rôle que tu te donnes... "
Leopold Stern
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Dès qu'il eut exprimé à demi-mot son souhait, le châtain sut qu'il ne serait pas exaucé. Évidemment. Demeurer en paix, c'était trop demander, surtout à une petite fouine telle que De La Croix. Bordel. Au contraire, son sourire faussement innocent, malignement enfantin, signifia très clairement à Leopold qu'il ne serait pas tranquille tout de suite. A moins d'un miracle, du style la chute d'une poutre exactement sur le blond, ou une alarme incendie les obligeant à évacuer les lieux, il ne pourrait pas se dépêtrer de Léonard sans fuir. Un homme rationnel tel que Leopold ne pouvait pas se résoudre à espérer des événements improbables ; aussi il allait donc falloir qu'il l'affronte, lui et ses questions plus indiscrètes, plus énervantes et plus douloureuses les unes que les autres.

Le silence que le blond laissa planer était également annonciateur de ce qui allait se passer ; c'était le silence lourd d'avant que le ciel ne se déchire, c'était le calme avant la tempête. Leopold, animé par un fol espoir, se remit à lire son cours. Peut-être qu'il allait abandonner, finalement. Peut-être qu'il allait se dire qu'aller batifoler à droite à gauche avec son meilleur ami et n'importe quel autre quidam serait plus intéressant que de rester là, à faire face à son colocataire qui le détestait de tout son cœur. Finalement, quand son colocataire reprit la parole, Leopold ne fut nullement surpris, à peine déçu. Il releva une nouvelle fois le nez de ses bouquins, n'ayant même pas eu besoin d'interrompre sa lecture: même s'il désirait plus que tout autre chose que le blond s'en aille, celui-ci occupait trop bien ses pensées pour qu'il ait pu prétendre se concentrer de nouveau sur sa lecture en trente secondes.

" Plus sérieusement, je suis sûr que tu sais pourquoi je suis là. Et je suis aussi sûr que ton "métropole dominant", ou que sais-je, pourra attendre. "

« Et moi, je suis sûr que tu comprendras le fait que je veuille que tu t'en ailles, genre, tout de suite. Et laisse moi t'assurer que le monopole discriminant est une notion importante de mon année. »

Il avait répondu cela d'un ton égal qui laissait à peine poindre son agacement. Il voulait que Léonard s'en aille, vraiment. Si habituellement, il avait besoin d'un contact corporel pour se sentir aussi mal à l'aise, avec lui ça n'était même plus nécessaire. Sa simple présence suffisait à l'ennuyer profondément, et à lui faire regretter d'être venu au monde.

D'ailleurs en parlant de contact physique, Leopold écarquilla légèrement les yeux derrière ses lunettes quand il vit le visage taquin du blond se rapprocher dangereusement du sien. Il avait beau avoir reculé le sien de quelques centimètres, par réflexe, cela ne put l'empêcher de sentir l'haleine chaude de Léonard caresser ses narines, et de s'attarder sur la peau parfaite du blond. Une peau blanche, crémeuse. Leopold n'étant pas très calé en contact humain, encore moins avec des jeunes enfants, il ne savait pas exactement à quoi faisait référence l'expression « une peau de bébé », mais il était presque sûr que c'était quelque chose d'approchant.

" Tu sais, par rapport au rôle que tu te donnes... "

Léonard avait presque soufflé cela, comme si c'était une promesse,  ou un secret. Leopold tressaillit légèrement au mot « rôle » : il eut l'impression qu'il avait déjà entendu ce mot dans la bouche de Léonard, mais quand… Il n'aurait su le dire. Étonnamment, ce mot lui évoqua une fraîcheur excessive et une odeur de lessive… Ses draps ? Non, décidément, cet incident alcoolisé restait sous verrous dans la mémoire du châtain, et les quelques clés qu'il trouvait n'ouvraient jamais entièrement la porte, elles ne faisaient qu'obstruer encore plus l'avis de Leopold sur la question.

« Je ne suis pas sûr de comprendre tes insinuations, je ne pratique pas le théâtre, je ne suis pas fan de ce genre. »

Léonard voulait jouer au con, à insister ? Très bien, Leopold aussi pouvait jouer à l'imbécile. Peut-être pas aussi bien, mais il pourrait au moins donner le change jusqu'à ce que l'autre se lasse.

« Néanmoins, laisse moi te conseiller une pièce qui te correspondrait à merveilles : Les fourberies de Scapin*. Je t'assure, c'est tout à fait toi. »

*titre en français
ft. Léonard De La Croix
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Léonard cherchait les yeux de Leopold à travers ces verres de lunette. Il en avait assez d'avoir un filtre qui l'empêchait de regarder avec qui il discutait véritablement. Que ce soit par ses paroles, ses actes, ou même ses accessoires : il était toujours avec un filtre insupportable. Et ça l'énervait. Et il n'aimait pas cette sensation où son cerveau lui était douloureux juste parce qu'il était "en colère". Et pour des trucs mais...
C'était pour cela qu'il affichait un air sérieux, et qu'il cherchait désespérément une réaction de sa part. Le reflet de ses verres était un obstacle en plus.

Tout d'abord, il avait la confirmation que les états d'âme seraient mis de côté pour cette discussion-ci : c'était à peine si son colocataire s'était reculé lorsqu'il s'était approché. Et il affichait un calme... Perturbant.
Il n'aimait pas ça.

« Je ne suis pas sûr de comprendre tes insinuations, je ne pratique pas le théâtre, je ne suis pas fan de ce genre. »

Léonard recula de quelques millimètres son visage, s'octroyant un plus grand angle de vue. Il affichait une mine perplexe. Il n'était pas certain que ces affirmations soient véridiques. Après tout, dans ses souvenirs, Leopold aimait bien la littérature. Mais puisque Léonard ne s'y connaissait pas - ou très peu, c'était à peine s'il avait écouté ses cours en France - il ne se risqua pas de remettre tout ceci en question.
Mais quelque chose le perturbait. Encore. "Insinuations", "pratiquer", "de ce genre"... Il ne parlait pas comme ça, en général. Il était plus... Direct. Moins... Se foutait-il de sa gueule ?

« Néanmoins, laisse moi te conseiller une pièce qui te correspondrait à merveilles : Les fourberies de Scapin*. Je t'assure, c'est tout à fait toi. »

Léonard s'enfonça dans sa chaise, un sourire à la fois taquin et réfléchi sur les lèvres. Manque de chance pour Leopold, Léonard était un pro dans ce domaine d'insolence et de "fourberies". Encore plus manque de chance : c'était une pièce qu'il avait étudié en France lorsqu'il y était encore. Facile à lire pour le jeune qu'il était...

Le Year 12 baissa les yeux sur ses gribouillis sans aucuns sens : juste des traits qui tournaient en rond et qui dessinaient quelque chose d'abstrait et de conceptuel.
Leopold avait choisi ce genre de défense...
Le blondinet avança sa chaise vers la table et posa ses coudes, le stylo toujours entre ses doigts.

" J'adore la scène du sac où il joue plusieurs rôles pour duper... Géronte je crois ? Mais après, il doit s'enfuir après s'être fait démasqué. "

Il se passa la langue sur la lèvre inférieure, toujours un sourire sur le visage. Il avait dû chercher loin dans ses souvenirs pour en faire sortir le nom de Géronte, dont il n'était même plus sûr. Il se rappelait d'un Léandre et d'une Hyacinthe, mais le reste s'était effacé avec le temps. Après tout, ce n'était pas comme si il allait s'en servir plus tard. Quoique, en cet instant, ça lui aurait été bien utile d'avoir la mémoire fraîche par rapport à cette pièce de théâtre.

Il lâcha son stylo, et leva le doigt comme s'il venait d'avoir une illumination :

" Oui, même qu'après avoir roué de coups Géronte, il doit s'enfuir comme un lâche. "

Il leva les épaules avant de reprendre son bic :

" Enfin, après, tu n'es pas très fan "de ce genre". "
Leopold Stern
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Suite à la pique à peine déguisée de Leopold, Léonard se redressa, et recula au fond de sa chaise. Il souriait toujours, mais Leopold n'en apprécia pas moins le recul du blond : ce dernier semblait vouloir éviter la proximité avec lui, se stabiliser de nouveau pour trouver une répartie et des arguments. Ce garçon n'avait donc pas un sixième sens lui permettant de répondre du tac au tac sur n'importe quel sujet, et c'était une fort bonne nouvelle. Autre bonne nouvelle, lorsqu'il baissa les yeux sur la feuille posée devant Léonard (il n'avait pas pu le faire avant, cela l'aurait forcé à fuir le regard du blond, et il n'aurait pu s'y résoudre pour rien au monde), il aperçut des gribouillis sans queue ni tête, dignes d'un tableau cubiste, le prix en moins. Le blond souhaitait se donner un air assuré, et il devait bien l'être un minimum pour oser parler avec tant d'aplomb, mais il avait tout de même de l'anxiété à cacher, un esprit à canaliser.

Puis, le blond se redressa. Il avait trouvé ses arguments, et il était prêt à les déballer à Leopold. Celui-ci ne lui rendit pas son sourire, même s'il en avait envie, même s'il avait envie qu'il sache qu'il voyait clair dans son jeu et qu'il n'allait pas se laisser décontenancer aussi facilement que lorsqu'il était… alcoolisé. Il était en pleine possession de ses facultés mentales, ou bien il ne lui manquait qu'une bonne nuit de sommeil pour que ce soit le cas ; et Léonard n'avait pas tout à fait conscience de ce que cela signifiait. Pas d'emportement. Pas de mots déplacés. Pas de sentiments. Pas de faiblesse. Pas de pitié, ni pour Léonard, ni pour lui-même. Simplement du calcul et de la logique.

Leopold ne souriait donc pas, et il écouta avec attention l'argumentation faussement hésitante du blond, les yeux toujours rivés dans ces billes vertes, qui ne le faisaient même plus tressaillir. La pleine possession de ses moyens impliquait également sa réserve et son détachement vis à vis des yeux de Léonard, aussi étranges pouvaient-ils paraître.

" J'adore la scène du sac où il joue plusieurs rôles pour duper... Géronte je crois ? Mais après, il doit s'enfuir après s'être fait démasqué. "

Leopold ne dit rien, son visage fermé ne trahissant aucune émotion. Il observa Léonard passer sa langue sur sa lèvre, comme un chat s'humecte les babines avant de dévorer sa proie ; et, le simple fait de penser au mot « proie », le simple fait d'apercevoir ce bout de chair rose le fit imperceptiblement frémir de dégoût. Puis, Léonard, le doigt en l'air et la voix fluette, plus innocent que jamais, poursuivit son propos.

" " Oui, même qu'après avoir roué de coups Géronte, il doit s'enfuir comme un lâche. "

Oh. Très bien. Il voyait à peu près là où il voulait en venir. Tss. C'était vraiment dommage pour Léonard d'avoir choisi cette scène là pour l'attaquer, vraiment. Leopold laissa Léonard conclure, profita de ce court instant pour préparer sa réponse et mettre en ordre ses pensées.

" Enfin, après, tu n'es pas très fan "de ce genre". "

« Non, effectivement, je n'apprécie pas vraiment le théâtre, encore moins le français. Mais, cela ne m'empêche pas de m'y intéresser un minimum, et de me souvenir clairement de cette scène. Oui, bien sûr, la scène du sac… Celle dans laquelle un laquais, un vaurien sous l'autorité de plus puissant que lui, use d'un malin et quasiment dangereux stratagème pour brouiller les perceptions du maître et lui faire croire ce qu'il veut, déformant la réalité autour d'eux… C'est fou, ça me rappellerait presque quelque chose. »

Leopold, bien qu'il en eut grandement envie, ne s'offrit même pas le droit de sourire à la fin de sa tirade. Pas maintenant, pas juste après avoir retourné l'argumentation du blondinet contre lui. Après, quand il serait seul avec ses cours d'économie et ses sombres pensées.
ft. Léonard De La Croix
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« Non, effectivement, je n'apprécie pas vraiment le théâtre, encore moins le français. »

"Mytho" pensa immédiatement Léonard. Le blond n'était pas un fouineur, en tout cas pas pour fouiller de fond en comble les effets personnels des autres, mais il avait bien vu et compris qu'il aimait cette langue. Ne serait-ce que sa réaction lors de leur première rencontre où une de ses premières questions était :"Tu es français ?" et sa façon de s'exprimer dans un français parfait.
Il se demandait alors pourquoi il s'attardait encore à mentir alors que, clairement, tout ceci était juste des préférences. Et encore, parler français, de nos jours, était un signe distinctif et un peu "précieux". Si Leopold tenait vraiment à être bien vu, autant faire croire aux autres que l'on aime cette langue, non ? Très étrange.
Ou alors, Léonard était trop immature pour comprendre.

Il écouta la suite :

« Mais, cela ne m'empêche pas de m'y intéresser un minimum, et de me souvenir clairement de cette scène. Oui, bien sûr, la scène du sac… »

Mais c'était qu'il se donnait des airs, celui-là ! Quoi de plus étonnant venant d'un gars qui jouait un rôle H24 7J/7.
Léonard affichait une mine blasée. Il attendait ce revirement de situation, d'argument, qu'il était certain qu'il allait pouvoir tourner à son avantage. Même si ses souvenirs étaient flous... Il aurait vraiment dû s'intéresser à cette oeuvre, au final.

« Celle dans laquelle un laquais, un vaurien sous l'autorité de plus puissant que lui, use d'un malin et quasiment dangereux stratagème pour brouiller les perceptions du maître et lui faire croire ce qu'il veut, déformant la réalité autour d'eux… »

Léonard leva les yeux au ciel, laissant son colocataire finir de creuser sa tombe et s'enterrer. Qu'est-ce que c'était pratique, les œuvres littéraires : on pouvait dire tout ce qu'on voulait d'elles que ça paraîtrait cohérent.
Peut-être pour ça aussi qu'il n'aimait pas la littérature et qu'il n'était certainement pas un homme de lettres.

« C'est fou, ça me rappellerait presque quelque chose. »

Léonard avait fini par poser son visage dans sa main, blasé. C'était tout ? Le fameux "Leopold Stern", si intelligent et qui excellait soi-disant partout, lui sortait ça ?
Il souffla :

" Mais quel est le plus important : le déroulement de la ruse ou la finalité ? Parce que à la fin, les mensonges finissent toujours par être remplacé par la vérité que l'on cachait... Et les conséquences sont terribles, demande à Scapin."

Léonard jeta un coup d’œil sur les élèves qui bûchaient sur leurs cours ou qui bossaient leurs exercices ou contrôles du lendemain. Aucun ne semblait être perturbé par la discussion qu'ils se donnaient l'un à l'autre, et c'était tant mieux. Après tout ce qu'il avait fait, il n'avait pas envie de causer plus de tort à Leopold qui avait probablement ses raisons pour "paraître" au lieu d' "être".

Il s'approcha une nouvelle fois, l'air secret :

" Plus sérieusement, tu vas t'en mordre les doigts si même dans ta chambre tu dois jouer un rôle. Et puis c'est débile de continuer à faire semblant d'être ce mec alors que, clairement, t'es pas lui. "

Il n'arrivait toujours pas à voir à travers ses lunettes. C'était énervant à un point...

" Surtout après t'être livré comme tu l'as fait. "
Leopold Stern
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Léonard conserva également une mine impassible, à peine blasée. Il déposa son menton au creux de sa main, comme si son crâne était trop lourd pour tenir de lui-même sur son cou ; Leopold ne put s'empêcher de penser méchamment que c'était sûrement le poids de son imbécillité.

" Mais quel est le plus important : le déroulement de la ruse ou la finalité ? Parce que à la fin, les mensonges finissent toujours par être remplacé par la vérité que l'on cachait... Et les conséquences sont terribles, demande à Scapin."

Il allait vraiment continuer à argumenter longtemps, à essayer de faire parler Leopold sur quelque chose qui n'avait pas tant d'importance que ça ? En quoi ça le regardait, au fait, qu'il soit sympa avec des Élites uniquement par intérêt ? Encore, ces derniers auraient pu être vexés (comme s'ils n'agissaient pas tous de la même façon…), mais Léonard n'avait strictement rien à voir là-dedans. Leopold avait fait l'insigne erreur de se montrer, disons, respectueux au début de l'année, alors qu'il aurait clairement dû faire comprendre à Léonard qu'ils ne jouaient pas dans la même catégorie, puisque depuis qu'il s'en était rendu compte, le blond le harcelait là-dessus. C'était, très, très, très énervant. Et encore plus énervant que l'insistance du blond, encore plus énervant que le temps qu'il perdait dans ce dialogue insipide, c'était la bêtise apparente de De La Croix : ne se rendait-il pas compte que les exemples basés sur la littérature pouvaient tous être contrés, puisque tout dépendait de l'interprétation ?

Il soupira, et répondit, la bouche pincée : « Donc, si je te suis bien, pour éviter les ennuis, il faut simplement savoir conserver les apparences. Si Géronte n'était pas sorti du sac, Scapin serait resté innocent aux yeux de son maître. Morale de l'histoire : savoir bien nouer les sacs de vos victimes est nécessaire si vous souhaitez garder leur vision obstruée. Point. »

Léonard détourna les yeux. Lui aussi, visiblement, commençait à s'agacer de cette discussion. Tant mieux. Plus vite il s'en irait, plus vite Leopold pourrait reprendre son travail. Le blond revint néanmoins à la charge, mais Leopold eut le sentiment qu'il tirait sa conclusion.

" Plus sérieusement, tu vas t'en mordre les doigts si même dans ta chambre tu dois jouer un rôle. " 

Mais de quoi parlait-il ? Cela faisait maintenant quelques semaines que Leopold et Léonard s'étaient brouillés, et autant de temps que Leopold ne cachait pas son manque d'intérêt profond, voire son mépris pour le blond.

L'air sincèrement perplexe, il lui répondit : « Je ne vois absolument ce que tu veux dire ; mais si jamais j'avais à me mordre les doigts de quoi que ce soit, sache que je mettrai des gants, ne t'inquiète pas pour moi. »

" Et puis c'est débile de continuer à faire semblant d'être ce mec alors que, clairement, t'es pas lui. "

Il revenait encore sur ça ? Sur son lui-même beaucoup trop affable en face de ses camarades ? Mais ce blondinet était borné, ou bien ? Leopold commençait sincèrement à trouver le temps long. Sa jambe s'était mise à remuer sous la table, signe d'agacement, et il s'apprêtait à soupirer de nouveau lorsque Léonard lui souffla des paroles qui l'intriguèrent plus qu'il ne l'aurait voulu.

" Surtout après t'être livré comme tu l'as fait. "

Mais de quoi parlait-il ? Parlait-il encore de la soirée où il s'était emporté ? Leopold n'en était plus si sûr, et il était en train de se demander s'il ne parlait pas plutôt de… « l'incident ». Que… Qu'est-ce-qu'il avait bien pu dire à Léonard ce matin-là ? Qu'est-ce-que Léonard savait sur lui qu'il ignorait lui avoir dit ? Oh, bordel. Sa perte de mémoire était bien pire que ce qu'il pensait.

Se penchant à son tour vers le blond, son ton empreint non plus d'agacement mais d'une dureté sans pareille, il commença à souffler sa réponse à Léonard : « Qu'est-ce-que tu insinues par…. » Il s'interrompit, persuadé d'avoir aperçu Anna au loin. Il se pencha pour regarder derrière Léonard mais, ne voyant plus personne, il soupira, soudainement épuisé.

« Ecoute, je suis fatigué, et j'ai besoin de finir ce devoir. Alors plutôt que de perdre ton temps et le mien à parler en énigmes, dis clairement ce que tu veux et va-t'en. »
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C'était un père engueulant son enfant. Le ton qu'il employait, Leopold Stern. C'était exactement ça. Strict, précis, avec une once d'agacement. Tout dans la voix du brun définissait un père remonté contre son fils. Et pourtant, c'était son colocataire. Aucun lien de parenté, et c'était pour le mieux.

Léonard le fixait avec attention. Il n'avait pas envie de faire le gars qui n'en avait rien à foutre alors que c'était lui qui était venu pour qu'il arrête de faire le mec froid avec le blond. C'était agaçant d'avoir pu discuter pour de vrai avec Leopold, et de le voir aussi froid qu'il l'était désormais.
Léonard pianotait sur les feuilles de son cahier, créant un léger bruit régulier mais faible.

« Qu'est-ce-que tu insinues par…. »

Léonard fronça les sourcils, attendant la suite. Il approchait même de quelques millimètres son oreille, mais il n'entendit pas plus clairement. Il pouvait sentir très légèrement le souffle de son colocataire sur sa bouche, signe qu'ils étaient finalement assez proches. Il était sûr que d'un certain angle de vue, quelqu'un pourrait penser qu'ils s'embrassaient... ?
Sans y réfléchir davantage et les joues teintées d'un léger rouge, il se recula pour s'adosser à sa chaise, l'air toujours sérieux.

Léonard suivit le geste du sportif et jeta un regard derrière lui. Il ne vit personne en particulier, mais peut-être que Leopold venait d'apercevoir quelqu'un qu'il connaissait ? Probablement l'utiliserait-il pour fuir cette conversation. Ou le fuir lui. Et ça, c'était hors de question : il devait lui tirer les vers du nez, ou du moins essayer d'arranger les choses.
Quoique, ce n'était pas en faisant du forcing qu'il réussirait.

« Écoute, je suis fatigué, et j'ai besoin de finir ce devoir. Alors plutôt que de perdre ton temps et le mien à parler en énigmes, dis clairement ce que tu veux et va-t'en. »

L'avantage avec Leopold, c'était qu'il était concis et franc. Enfin, "franc". Il l'était bien plus qu'au début d'année, c'était certain.
Cependant, Léonard prit parti de croire Leopold. Sur sa fatigue.

Soudainement, comme si les paroles de Leopold trouvait finalement de l'écho en lui, il se questionna. Leopold se souvenait-il de... De la matinée alcoolisée ? Il le dévisagea, comme pour trouver sa réponse, silencieux.
Il se passa la langue sur les lèvres, tentant de réfléchir à cette situation. S'il tenait aussi mal l'alcool qu'il lui avait annoncé, alors peut-être qu'il était sujet à des pertes de mémoire... Après tout, cela n'était pas aussi rare qu'on pouvait le penser. Enfin, c'était ce que spécula Léonard.

" Si tu es fatigué, plutôt que de travailler un devoir auquel tu as déjà eu une excellente note, va dormir. Être en bonne santé est plus important que d'avoir des notes parfaites. Au pire, tu le feras demain. "

Léonard avait des notes moyennes, et quand il travaillait, il pouvait avoir des notes assez hautes, mais il se fichait de tout ça. Ce qui l'importait, lui, c'était de prendre du bon temps, profiter de sa jeunesse qu'il perdra au fil des années. Ses parents étaient clairement plus travailleurs que lui. Et Leopold aussi, mais se tuer à la tâche n'arrangeait rien. Et il se doutait que Leopold allait juste lever les yeux au ciel ou ignorer ce qu'il lui conseillait. Déjà parce que cela ne répondait pas à sa demande, mais en plus pour lui, le travail était probablement plus important qu'avoir une bonne santé.
Mais au fond, qu'est-ce qu'il en savait ? Il abrégea :

" Ce que je veux dire, c'est que... "

Léonard n'était pas un orateur, il cherchait ses mots. Il n'arrivait pas à trouver les plus justes en cet instant, et il savait que s'il ne le laissait pas tranquille le plus rapidement possible, leur relation allait encore en prendre un coup.
D'ailleurs, c'était souvent de la faute de Léonard. Et de ses coups de tête. Il agissait, puis après il réfléchissait. C'était à la fois un don, et un fléau.
Ce n'était pas comme si Andrew aidait, de toute façon...

Léonard joua avec son pouce gauche à l'aide de sa main droite. Signe qu'il réfléchissait sérieusement, ce qui était plutôt rare.

" C'est que... "

Et soudain, tout devint plus clair. Leopold n'avait pas besoin d'aide : il avait besoin de s'en rendre compte lui-même de son état de détresse. Mais Léonard n'allait pas attendre que son colocataire prenne soudain conscience que c'est stupide de tout enfermer en lui-même pour qu'un jour, ça explose. Son but, à lui, c'était de passer une bonne année scolaire. Dans tous les domaines.

Il ferma son cahier.

" C'est que je suis con. Je me mêle de ce qui me regarde manifestement pas. Désolé. Pense à faire des pauses, quand même. "

Lui qui était venu pour avoir une grande discussion sérieuse avec le sportif, le voilà qui était dans une impasse. Si Leopold ne se souvenait plus, à quoi cela servait-il ?
Il rangea son cahier et sa trousse dans son sac, puis se leva de sa chaise.
C'était une fille qui venait vers eux, là... ?
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Oh, bordel, il allait l'étrangler. Non seulement le blond le traquait à travers la Hampton -Leopold n'aurait su trouver un autre verbe pour définir la recherche acharnée dont il se sentait l'objet-, mais en plus, il venait pour… ne rien lui dire ? Après lui avoir vanté durant quelques instants, beaucoup trop longs au goût de Leopold, les avantages de la paresse et la satisfaction que lui procurait la médiocrité, puisque d'après lui B+ était une très bonne note, Léonard se perdait maintenant dans ses élucubrations sans profondeur, semblant ne pas savoir à quelle branche instable de son savoir populaire se rattraper.

Leopold ne fit d'autre commentaire qu'un soupir agacé, gratifiant son vis-à-vis d'un haussement de sourcils tout aussi exaspéré (et sûrement exaspérant). Il s'apprêtait d'ailleurs à lui répondre d'un ton acerbe qu'il n'avait que faire de ses incontinences verbales et de ses conseils, mais Léonard lui coupa l'herbe sous le pied, ayant récupéré ses affaires et s'étant redressé.

" C'est que je suis con. Je me mêle de ce qui me regarde manifestement pas. Désolé. "

« C'est un peu tard pour t'en rendre compte, De La Croix. Mais j'apprécie l'effort. Mieux vaut tard que jamais, comme on dit. »

Alors qu'il avait déjà penché la tête sur son cahier, tentant de faire abstraction de la discussion qui venait d'avoir lieu, d'oublier la présence persistante du blond, ce dernier lui fit l'affront de le conseiller sur ce qu'il devait faire ou ne pas faire.

" Pense à faire des pauses, quand même. "

Sans même daigner le regarder en face, Leopold conclut la discussion d'une voix tranchante comme un couperet.

« Je me passerai de tes conseils, De La Croix. Et puis, tu connais le proverbe : “l'enfer est pavé de bonnes intentions”. Alors, à l'avenir, évite de me dicter ma conduite. »

Il entendit la chaise grincer doucement sur le parquet de la bibliothèque, vit du coin de l’œil l'ombre du blond s'étendre sur la table, signifiant son départ imminent. Pourtant, même sans le regarder précisément, il perçu l'arrêt subit du blond dans son mouvement. Avait-il quelque chose à rajouter ? Avait-il aperçu quelqu'un ? S'était-il dit que ce serait une excellente idée d'emmerder Leopold en restant debout face à lui sans dire un mot ?

Sentant que cette immobilité se poursuivait, Leopold lâcha un « Quoi encore ?! » énervé, avant de lever les yeux et d'apercevoir Anna Dawson s'approcher dangereusement de la table. Il murmura, plus pour lui-même que pour un potentiel auditoire, un commentaire acide.

« Oh, super. Il ne manquait plus qu'elle... »

Il se renfonça au fond de sa chaise, avant de croiser son regard bleu pétillant lui indiquant qu'elle l'avait aperçu. Il lui adressa mollement un signe de la main, avant de se lever de sa chaise, déployant ses longues jambes avec sérieux.

Lorsqu'elle arriva devant lui, ou plutôt devant eux, puisque De La Croix n'avait toujours pas jugé utile de se servir de ses membres inférieurs pour s'éloigner de Leopold, celui-ci passa brièvement ses main devant yeux, attrapant avec délicatesse les branches de ses lunettes. Lorsqu'il rétablit le contact visuel avec la jeune femme, l'ennui profond qui habitait auparavant son visage avait disparu, laissant la place à un sourire doux et à des yeux rieurs, presque taquins. Le genre de sourire qui faisait tomber les filles, le genre de regard qui lui aurait valu le premier rôle dans une pub pour des produits laitiers, dans laquelle il aurait fait partie d'une grande et heureuse famille blanche et bourgeoise qui trouvait tout à fait normal de prendre le petit-déjeuner autour d'une table de jardin entourée par la nature qui verdoie et les oiseaux qui pépient.

Décidément, quand il avait décidé de plaire, il savait y faire. Il retira ses lunettes, et salua pudiquement Anna Dawson.

« Salut Nana. Tu vas bien ? »

Sans lui répondre tout de suite, elle le dévisagea d'un air réprobateur (apparemment, elle ne savait que faire la moue lorsqu'elle rencontrait quelqu'un), et, ignorant parfaitement ses salutations, s'approcha encore un peu plus du châtain, beaucoup trop à son goût. De là où il était, il pouvait dénombrer un par un les cils de la jeune femme (au moins 200 à chaque œil), sentir son haleine de chewing-gum à la fraise, voir les différentes nuances de noir qui parsemaient les boucles de la Year 13.

« Tu as une mine épouvantable, Leooooooo. »

Il détestait sa façon de faire traîner son surnom. Si elle voulait dire un truc long, elle n'avait qu'à prononcer entièrement son prénom, merde ! Néanmoins, même si elle exagérait, elle n'avait pas tout à fait tort. Leopold n'était pas au meilleur de sa forme. Sans les lunettes, il savait ses cernes plus apparentes, créant un certain contraste avec sa peau trop pâle par rapport à d'habitude. Même ses cheveux avaient perdu de leur éclat, ces derniers jours.

Dans un rire faux et faussement blessé, il lui répondit simplement.

« C'est toujours un plaisir de te voir, Nana. »

Comme d'habitude, elle apporta peu, voire pas du tout d'importance à sa réponse, et, reculant subitement, elle désigna fort peu poliment Léonard du doigt. Les yeux bleus de la demoiselle quittèrent ceux de Leopold, pour glisser sur Léonard comme s'il n'était qu'un vulgaire pot de fleurs, et même pas beau, le pot de fleurs. Ses yeux ne s'attardèrent que sur sa cravate rayée, celle des Bourgeois, celle qui lui permettait, à elle, l'Élite, de le regarder de haut. D'un ton dédaigneux et sans pudeur, elle exigea des renseignements.

« Et ça, c'est qui ? »
ft. Léonard De La Croix


Dernière édition par Leopold Stern le Lun 13 Aoû - 21:56, édité 2 fois
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« Je me passerai de tes conseils, De La Croix. Et puis, tu connais le proverbe : “l'enfer est pavé de bonnes intentions”. Alors, à l'avenir, évite de me dicter ma conduite. »

Léonard lança un regard taquin à son colocataire. Non, il ne connaissait pas ce proverbe, qui était vachement con par ailleurs. Un Enfer pavé de bonnes intentions... Bah non. Qui a inventé ce proverbe totalement débile ?
Enfin, il posa à nouveau son regard sur la fille qui approchait... Et il se sentait déjà devenir rouge comme... Bah, une tomate. Lui-même s'exaspérait, tant qu'il roula les yeux sur le côté en poussant un vague soupir.

Il entendit un vague son venant de Leopold, qu'il n'arrivait pas à déchiffrer. Il savait juste que son ton n'annonçait pas de la joie et de la bonne humeur.
Léonard se demanda s'il devait rester. Après tout, il ne connaissait pas cette fille, et se sentirait mal à l'aise en sa compagnie. Il prit même la peine de prendre son pouls. Méga élevé. Ce n'était pas comme si sa poitrine s'apprêtait à exploser.

Et pendant qu'il se tourmentait, il ne remarqua pas l'étrange changement chez Leopold Stern. Non, il savait juste qu'une fille, une élite qui plus est, se tenait là, à quelques mètres de Léonard. Ses jambes lui criaient de partir, loin, très loin, et de se jeter dans l'eau pour éteindre le feu qui lui prenait les joues et les oreilles.
Il se haïssait lui-même d'être à ce point phobique de la gente féminine. Ce n'étaient que des êtres humains avec une poitrine, une voix fluette et des hanches plus prononcées ! Rien d'alarmant enfin !

Alors, il osa un regard vers elle. Et se demandait si le Seigneur Dieu décidait à chaque fois de le maudire davantage en lui envoyant de véritables nymphes pour lui faire la causette. Enfin, faire la causette à "Leooooooo". Il ne voulait même pas le vanner là-dessus, il était déjà suffisamment tétanisé par la simple vue de cette... Fille.
Il jeta avec un coup d'oeil vers son colocataire, qui s'était entre-temps levé et armé de son sourire "tavu, j'suis tellement sympa avec mon masque sur la tronche".
Il était, d'un coup, entre deux sentiments : le malaise et l'exaspération, voire la colère. Il jouait encore son petit jeu d'être le plus beau, le plus intelligent, le plus riche et le plus sympa. Assister à un mensonge aussi gros en direct...
Et son rire était ce qu'il y avait de plus affreux à entendre. Lui qui avait entendu le vrai, le enjoué et le joyeux, n'arrivait pas à se défaire de la déception qui s'engouffrait dans son estomac.

« C'est toujours un plaisir de te voir, Nana. »

"Mon cul", pensa-t-il. Puis, c'étaient quoi, ces surnoms ? "Leo" aux multiples "o" et "Nana" ? Il n'y avait pas pire sur la Terre. Quoique, "Le Boche", c'était pas trop mal.
Léonard jalousait déjà son passé. Quand est-ce qu'il allait, enfin, discuter avec un Leopold 100% vrai et 100% sobre ?
Et avec une déception palpable, il connut la réponse :"Jamais". Il soupira faiblement.

« Et ça, c'est qui ? »

Léonard fut attiré par une soudaine voix féminine qui s'adressait à lui. Il fixait le doigt qui se permettait de le montrer avec si peu de considération, puis les posa sur le visage de cette fille.
Léonard inspira. "Ça". "C'est qui ?". Bah tiens, on vient de l'Élite mais on n'est pas foutu d'être poli ?
Connasse.

Il prit quelques rapides secondes pour la dévisager de la tête aux pieds, oubliant totalement son colocataire qui le décevait plus qu'il l'énervait désormais. Elle était manucurée à la perfection, faisait attention aux petits détails avec des accessoires, avait du prendre une heure pour se coiffer et se maquiller, et ne se gênait pas pour pointer du doigt les "classes sociales inférieures". Cela aurait pu l'étonner. On lui avait proposé d'être chez les Élites et, avant qu'il ne puisse répondre, ils avaient résigné leur proposition. Ils n'avaient pas du faire correctement leur enquête sur "De La Croix". De toute façon, il aurait refusé. Il était déjà Bourgeois, c'était bien suffisant pour avoir un avenir radieux après être allé à la Hampton.

Il imagina alors cette fille avec des cornes rouges du Diable, des rides et des dents de poney pour se donner du courage. Malheureusement, son parfum n'aidait pas vraiment. Alors il allait faire fonctionner son imagination à deux cent pour cent.
Il s'éclaircit la voix en répondant :

" Léonard De La Croix, enchanté. Au cas où, je suis le gars qui a gagné au concours de costume d'Halloween et qui a reçu les félicitations d'une certaine "Ariana Ford". "

Bon sang, il lui en avait fallu de l'énergie pour répliquer comme à son habitude. Bon, il avait un peu exagéré pour les félicitations, c'était juste ce qu'elle avait dit en annonçant les gagnants, mais c'était suffisant pour qu'elle se fasse des idées. Il voulait la voir retourner sa veste, en espérant que le faux Leopold Stern s'en tienne à rester faux, et donc à faire l'ami de tout le monde.

Son estomac menaçait de se nouer toujours plus, créant une sensation fort peu agréable au sein de son ventre. Si on ajoutait à cela son cœur qui ne demandait qu'à partir en voyage, loin de son corps, alors on pouvait qualifier la réponse de Léonard comme un "miracle". Sa gorge était si asséchée que personne n'aurait fait la différence avec un désert. Et il se tenait debout, les oreilles plus rouges que son propre sang, et les joues juste rosies. Il tentait de se calmer, rendant toujours plus ridicule la créature en face de lui, mais cela allait prendre du temps avant qu'il ne réussisse à vraiment se canaliser.

" Ça s'est donc présenté. A ton tour, Nana. "

On ne pouvait pas le changer. Surtout lorsqu'il était sous pression. Il était encore plus insolent qu'à son habitude. Et ce n'était pas quelque chose de facile à faire. Il avait déjà fait des prouesses en appelant Jamie Willow "Mademoiselle", mais alors répondre comme ça à une Élite... Il ne donnait pas cher de sa peau.

Mais que pouvait-il y faire ? Il était nerveux. En face d'une créature de plus en plus ridicule tant il faisait marcher son imagination, mais nerveux tout de même. Il avait été obligé de glisser ses mains dans ses poches pour camoufler ses légers tremblements, et se donner une fausse contenance.
Il était persuadé que ça le faisait.

Cependant, dans une tonalité de voix complice, comme si lui et elle se connaissaient depuis toujours, il lui dit :

" Enfin, bon courage pour essayer de le faire arrêter de bosser. J'ai bien tenté, mais je suis certain que tu auras plus de chance que moi. "

Léonard n'était plus sûr de rien... Il avait les mains moites, maintenant...
Leopold Stern
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La question parfaitement impolie d'Anna et sa façon à la fois agressive et enfantine de désigner Léonard du doigt amusèrent Leopold. Il était habitué à cette spontanéité impudique et snob à la fois qui caractérisait la jeune femme, et la réaction physique immédiate du blond lui répondait parfaitement ; mieux, elle la sublimait. Anna avait le chic pour décontenancer les gens qu'elle n'appréciait pas, aussi nombreux étaient-ils, et Léonard ne semblait pas faire exception.

C'est donc avec un sourire en coin amusé et assez sincère -pour une fois- qu'il observa avec attention Léonard rosir, puis rougir, du haut des joues jusqu'aux oreilles ; cet écarlate splendide contrastait avec ses cheveux blonds comme les prés. Ce changement de couleur n'échappa pas non plus à Anna qui haussa un sourcil narquois ; c'était donc ça, le colocataire de Leopold ? semblait-elle penser.

Pendant ce temps, du côté de Léonard, ça ne s'arrangeait pas. Il paraissait être tétanisé.
Peut-être était-il en train de chercher comment fuir ? Leopold en aurait été ravi. Deux relous à gérer en même temps, c'était trop pour lui.
Ou peut-être était-il en train d'attendre que Leopold lui vienne en aide, le présente à sa place ? Après tout, si la question concernait Léonard, Anna semblait plutôt l'avoir adressée à Leopold. Mais le châtain avait bien envie de faire payer Léonard pour toute la nuisance sonore et mentale dont il était la cause, et il était fortement décidé à ne pas desserrer les dents en sa faveur. En plus, le spectacle Sons et Lumières (silence total et inhabituel, accompagné par un joli dégradé de rose sur blanc) que le blondinet incarnait à cet instant précis était particulièrement jouissif. Pour une fois que c'était lui qui perdait ses moyens… Il n'avait qu'à continuer, tiens.

Leopold souriait donc en remettant ses lunettes, ravi de constater l'effet dévastateur que produisait la simple présence d'Anna sur le Year 12. Léonard, paraissant enfin réaliser qu'il venait d'être interrogé, se racla la gorge et répondit à la jeune femme, d'une voix qui se voulait assurée mais qui ne trompait personne. En tout cas, pas Leopold ; à force d'entendre le blondinet jacasser à longueur de temps, il avait fini par apprendre par cœur les différentes tonalités qu'il employait habituellement, et cette voix fluette et précipitée n'en faisait pas partie.

" Léonard De La Croix, enchanté. Au cas où, je suis le gars qui a gagné au concours de costume d'Halloween et qui a reçu les félicitations d'une certaine "Ariana Ford". "

Leopold ne put s'empêcher d'être d'abord surpris, puis de rouler des yeux. Depuis quand Léonard se vantait ? Et depuis quand il se targuait de ses relations avec les Délégués ? Il détourna le regard et claqua discrètement la langue, comme il le faisait lorsqu'il était exaspéré par l'un de ses camarades ou par sa mère. Exaspération qu'il ne comprenait même pas dans le cas présent : était-il ennuyé de voir Léonard se vanter ? De le voir répondre sans trop de difficultés à Anna ? Ou de le voir répondre à Anna tout court ??

Suite à cela, Anna écarquilla exagérément les yeux et battit des mains, l'air impressionnée. Sincèrement ? Il suffisait que Léonard lui ait dit ça pour qu'elle lui mange dans la main ? Leopold était à la fois déçu et surpris par son comportement ; en tout cas, il le fut jusqu'à ce qu'elle ouvre de nouveau la bouche.

« Oooooh ! C'est donc toi qui a dansé avec le travelo ! C'était bien ? C'était un de tes fantasmes ? Ou alors ça l'est devenu ? Vous les mecs, vous avez toujours des délires un peu bizarres de toute façon… Enfin, pas tous, seulement les… Enfin tu vois, les gens comme le prof de français. Il faut être un peu dérangé pour aimer ça quand même…. Tu ne crois pas, Leoooo ? »

Oh merde. Elle l'interpellait pour appuyer ses sous-entendus largement homophobes. Certes, ce déguisement inattendu avait beaucoup marqué les esprits (il fallait voir combien cela avait fait jaser durant les jours qui avaient suivi le bal costumé…), et était assez facilement critiquable, mais il n'était absolument pas certain d'avoir envie d'en reparler. Ce prof faisait ce qu'il voulait. De ce que Leopold savait, il n'avait forcé personne à faire comme lui, et si se balader déguisé en fille facile et se faire mater le cul par les élèves lui plaisait, grand bien lui fasse ! Au moins, pendant ce temps, personne ne l'avait vu courir comme un con derrière Solveig Sekai...

Le châtain se contenta de hausser les épaules, une expression indéchiffrable sur le visage, à mi-chemin entre la désolation et la tendre moquerie.

Ce fut donc Léonard qui reprit la parole, ignorant les accusations vulgaires d'Anna, et la sommant d'une voix acide de se présenter. Visiblement, au lieu d'être décontenancé par la virulence et l'impudeur de la jeune fille, celui-ci en profitait pour remonter en selle.

" Ça s'est donc présenté. A ton tour, Nana. "

Celle-ci abandonna en un instant la moue dégoûtée qui tordait son visage, et sourit de nouveau, exposant à tout un chacun la blancheur éclatante de sa dentition parfaite. Elle pérora alors sa présentation d'un air arrogant, battant des paupières de la même façon qu'un perroquet aurait agité ses plumes.

« Oh, je suis Anna « Nana » Dawson. Fille, petite-fille et arrière-petite-fille d'avocats. Anglaise pure souche, future avocate et future épouse Mr Stern ici présent, si je ne trouve pas mieux. Pas vrai Leooo ? » Elle conclut de nouveau sa tirade en lui adressant un regard, enjôleur cette fois-ci.

Sans se laisser décontenancer, le châtain lui renvoya son œillade et lui répondit du tac au tac : « Eh bien, il me semble que c'est ce qui est prévu, effectivement haha. Mais je ne doute pas de tes chances de trouver quelqu'un de plus… disponible que moi, ma chère. »

Il la regardait fixement, évitant tout contact visuel avec Léonard. Il n'avait qu'une envie : que le jeune homme se barre. C'était suffisamment lourd de devoir supporter Anna et ses allusions au passé, alors supporter la présence de plus en plus affirmée du blond… C'était terriblement énervant. Et puis, était-elle réellement obligée de mentionner cet accord stupide qu'ils avaient passé, des années auparavant ? Leopold s'en souvenait très bien, tout comme il connaissait les raisons qui l'avait poussé à avoir ce genre de conversation avec Anna ; mais jamais, il n'aurait pensé que Léonard apprendrait quoi que ce soit de cette promesse idiote.

« Disons que trouver quelqu'un de moins borné que toi risque d'être facile, effectivement. Sérieusement, Leo, tu ne peux pas décemment pas passer tes journées à réviser dans un lieu aussi glauque que la bibliothèque ! Amuse-toi un peu avec nous ! »

Non merci, répondit intérieurement Leo. Il connaissait trop bien sa définition de s'amuser. Traîner en ville avec d'autres Élites, critiquer tout ce qui se passe dans la rue, se balader dans des magasins hors de prix, jouer au gentil et au gars mature de service alors qu'il avait envie d'étriper n'importe quelle personne se situant dans un large périmètre autour de lui. Il avait déjà bien du courage de les supporter à la Hampton, il ne les suivrait pas dehors. Mais malheureusement, tout cela, il n'avait fait que le penser, et Léonard avait jugé amusant d'appuyer Anna dans son désir de le voir sortir avec eux.

" Enfin, bon courage pour essayer de le faire arrêter de bosser. J'ai bien tenté, mais je suis certain que tu auras plus de chance que moi. "

Cette fois-ci, Leopold ne laissa aucunement à Anna le temps de parler en son nom ou d'interpréter son silence, et il répondit d'un ton amusé à Léonard.

« Ça fait quatre ans qu'elle essaye comme une folle, elle commence à être habituée. Maintenant, elle vient plus pour le geste qu'avec un réel espoir de me convaincre. »

Il ferma les yeux, et, toujours souriant, haussa les épaules. Lorsqu'il les rouvrit, Anna s'était penchée vers Léonard, et faisait mine de lui chuchoter quelque chose à l'oreille. Bien sûr, elle le dit bien assez fort que Leopold entende lui aussi.

« Je confirme. D'ailleurs, ça doit parfois être insupportable de vivre avec lui, non ? Il est borné, mais à un point… Il m'excède quand il est comme ça. »
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« Oooooh ! C'est donc toi qui a dansé avec le travelo ! C'était bien ? C'était un de tes fantasmes ? Ou alors ça l'est devenu ? Vous les mecs, vous avez toujours des délires un peu bizarres de toute façon… Enfin, pas tous, seulement les… Enfin tu vois, les gens comme le prof de français. Il faut être un peu dérangé pour aimer ça quand même…. Tu ne crois pas, Leoooo ? »

La voir écarquiller ses yeux comme une biche lui avait donné l'impression qu'elle était impressionnée, et donc qu'il avait réussi son coup, mais qu'elle puisse lui sortir une réponse pareille... Il ne l'avait pas vu venir. Il était déjà pétrifié en voyant qu'elle lui parlait comme si c'était son meilleur ami depuis toujours, mais en plus elle ne se gênait pas pour glisser des sous-entendus carrément limites. Il comprenait maintenant pourquoi Leopold avait eu de tels propos avec lui lorsqu'il était soûl : il trainait juste avec des personnes fermées d'esprit.

Il se permit de penser qu'elle était tout de même un peu allumée cette fille, à jouer les demoiselles parfaites. Trop parfaite. Son imagination ne suivait pas.
Cependant, il répondit à la provocation par la provocation, prenant toute l'énergie qu'il lui restait pour aligner trois mots :

" Ça s'est donc présenté. A ton tour, Nana. "
« Oh, je suis Anna « Nana » Dawson. Fille, petite-fille et arrière-petite-fille d'avocats. Anglaise pure souche, future avocate et future épouse Mr Stern ici présent, si je ne trouve pas mieux. Pas vrai Leooo ? »

Léonard fouilla ardument dans sa mémoire pour savoir où il avait déjà entendu ce nom. Anna Dawson, Anna Dawson... Rien à faire, il n'arriva à rien. Cependant, il tiqua à "future épouse Mr Stern". Étaient-ils si proches ? Se connaissaient-ils depuis si longtemps ? Pour se faire des taquineries pareilles, ils devaient au moins se connaître depuis deux ans, au minimum.
Il lança un regard interrogateur à son colocataire, qui lui permettait aussi de s'enfuir des yeux trop grands de cette "Nana". Cependant, il n'avait pas l'air de lui accorder le moindre intérêt. Ah, donc c'était comme ça ? Les élites avec les élites, et tout ce qui n'est pas riche et avec la confiance des délégués se barrent ? Leopold oubliait-il qu'il lui avait confié, un soir, qu'il était devenu pauvre ? Mais pourquoi était-il encore dans les élites alors ?
Léonard ne comprenait rien...

« Eh bien, il me semble que c'est ce qui est prévu, effectivement haha. Mais je ne doute pas de tes chances de trouver quelqu'un de plus… disponible que moi, ma chère. »

Ce rire lui brisait les tympans. Il ne l'aimait vraiment pas. Et le pire dans toute cette histoire, c'était que Leopold niait catégoriquement jouer un rôle, sans cesse, tous les jours et à toute heure. Il l'affabulait encore avec des mensonges.
Léonard se ressaisit en se répétant qu'il devait arrêter de lui coller aux basques, non seulement parce qu'il allait s'épuiser pour rien, mais en plus parce qu'il n'en retirerait rien de bon.

« Disons que trouver quelqu'un de moins borné que toi risque d'être facile, effectivement. Sérieusement, Leo, tu ne peux pas décemment pas passer tes journées à réviser dans un lieu aussi glauque que la bibliothèque ! Amuse-toi un peu avec nous ! »

C'était à cet instant, entre deux battements rapides et quelques gouttes de transpiration roulant sur sa colonne vertébrale, qu'il tiqua. Il réalisa que Leopold avait dit "plus disponible". Cette "Anna" l'avait interprété comme un "moins borné", mais Léonard n'arrivait pas à se sortir de la tête comment leur conversation de la dernière fois s'était terminée. Par une allusion à la soi-disant homosexualité de Léonard. Et si, en fait, c'était Leopold qui était gay et qui tentait de découvrir si Léonard l'était ?
Il écarquilla les yeux en déglutissant amèrement. Il était doublement nerveux, à présent.

Comme pour se sortir cette drôle d'image qu'il avait dans la tête, en plus de ressentir toute la frayeur que cette fille était en train de lui procurer, il affirma :

" Enfin, bon courage pour essayer de le faire arrêter de bosser. J'ai bien tenté, mais je suis certain que tu auras plus de chance que moi. "

Cette rencontre était en train de l'épuiser. Ses mains étaient molles, ses réactions approximatives, et son imagination ne fonctionnait pas pour la bonne personne. Il voulait voir Anna Dawson comme une boule de bowling avec des pieds et des jambes poilus, se dorant la pilule sur le Soleil tout en tapant la discute avec Leopold le Grille Pain Masqué, mais rien de tout ça ne fonctionnait vu qu'il avait tiqué sur le mauvais bout de phrase !

« Ça fait quatre ans qu'elle essaye comme une folle, elle commence à être habituée. Maintenant, elle vient plus pour le geste qu'avec un réel espoir de me convaincre. »

Il commençait à perdre le fil de la conversation. Le convaincre de quoi, de sortir s'amuser ? Ou d'autre chose ?
Sa tête tournait, il devait s'allonger ou s'asseoir... Cette discussion prenait un tournant qu'il n'avait pas vu, et qu'il ne voulait pas voir.
Il s'appuya nonchalamment sur la table, se contentant de se concentrer sur cette fille, d'un coup moins perturbante que Leopold. Du moins, jusqu'à ce qu'elle s'approche... Beaucoup trop.

« Je confirme. D'ailleurs, ça doit parfois être insupportable de vivre avec lui, non ? Il est borné, mais à un point… Il m'excède quand il est comme ça. »

En fait, son colocataire savait qu'il allait venir le déranger une nouvelle fois, et avait fait appel à sa future épouse pour le sauver du blondinet trop collant. Parfait ! Il avait retenu la leçon ! Qu'ils se marient, ils forment la paire !
Un rire s'échappa de la bouche de Léonard, et lui-même ne savait pas comment l'interpréter. Joyeux, nerveux, triste ? Un mixte de tout cela ?
Il secoua cependant la tête, histoire d'avoir de nouveaux les idées claires. S'il devait bien faire bonne impression, c'était à cet instant. Alors il devait inspirer, garder les pieds sur Terre, et faire taire son imagination qui ne fonctionnait manifestement pas correctement !

" Il est insupportable, ça c'est clair. Mais si y'a bien quelque chose que je dois admettre, c'est que c'est difficile d'être plus borné que moi. "

Il n'avait pas accordé un regard à Leopold, attendant le moment opportun pour se carapater loin, très loin de cette bibliothèque, de prendre une bouteille pour la boire en entière et s'allonger dans son lit pour se calmer de toutes ces émotions contraires.
Cependant, il sentait que ça n'allait pas se passer comme cela à en juger par le regard de brebis égarée de cette élite, beaucoup plus collante que Léonard lui-même.

« Je serai très surprise de voir ça, je ne connais pas plus têtu que Leo ! »

Elle avait terminé sa phrase en se tournant vers lui, un énorme sourire vers le visage. Même si elle s'adressait à Léonard, elle semblait toujours, en réalité, discuter avec Leopold. C'était très étrange comme sensation, comme si Léonard était un prétexte pour qu'elle puisse converser avec le sportif.

« On pourrait faire un concours du plus borné ! dit-elle comme si c'était la meilleure idée du monde, Comme ça, on sera fixés pour de bon ! Qu'est-ce que t'en dis, Leoooo ? »

Bon sang, mais combien de fois avait-il entendu le mot "Leo" dans ses phrases ? Une bonne dizaine de fois, il en était persuadé.
Cependant, cette idée de concours demandait à ce que Léonard reste, et il en était hors de question ! Plus de temps ici, et c'était plus qu'une bouteille d'eau à avaler pour remplacer toute l'eau que son corps avait perdu depuis le début de cette discussion.
Sans laisser Leopold répondre, Léonard protesta :

" On pourrait peut-être reporter ça à une autre fois ? J'allais partir. "

C'est à cette instant qu'il vit la moue la plus triste qu'il ait vu de sa vie. Bon sang, cette fille savait jouer de son physique, c'était certain. Attendrir le cœur des autres était manifestement sa passion.
Soudainement, son visage s'illumina d'un énorme sourire, répondant à cette phrase :

« Donc tu me laisses toute seule avec Leo ? Oh là là, mais comment je vais faire pour le faire arrêter de travailler pour qu'il puisse s'occuper de moi ? »
" Je te souhaite bon courage. Bye bye ! "

Léonard leur lança un signe de la main tout en se dirigeant vers la sortie, un grand sourire sur le visage, comme s'il avait été à l'aise depuis le début.
Une fois à l'extérieur, il se mit à courir jusque dans sa chambre, et une fois à l'intérieur, il tomba dans ses draps.

C'était terminé. Il ne s'épuiserait plus pour aider ce type.


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Leopold Stern
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Leopold fronça les sourcils lorsqu'il entendit la remarque d'Anna, et une lueur mauvaise illumina brièvement ses yeux ambrés lorsque Léonard lui répondit sur le même ton badin. Ils étaient en train de former une alliance pour se foutre de sa gueule ?

Autant l'évident attachement qu'éprouvait Anna à son égard énervait le Year 13, autant il savait qu'il ne supporterait pas qu'elle se rabatte sur le blond. Anna était tout ce qu'il y avait de plus insupportable pour Leopold : elle était superficielle, moqueuse, très impulsive et autoritaire, mais… dans le fond, c'était la seule personne vraiment proche de lui, à la Hampton.
Bien sûr, elle était bien loin de le connaître aussi bien qu'elle le pensait, et Leopold n'avait pas envie qu'elle en sache plus ; mais c'était la seule qui venait le chercher à la bibliothèque, la seule qui l'attendait à la sortie des contrôles… Il se savait apprécié par ses camarades, Élites ou non, mais aucun d'entre eux n'avait jamais cherché à se rapprocher plus que ça de lui. Pour eux, il était le camarade rêvé, gentil, studieux et volontaire, à qui l'on pouvait parler de tout et rien, quand ça allait et quand ça n'allait pas ; mais dans le fond, ça ne le rapprochait pas des autres. C'était presque le contraire. A force de jouer la carte de la perfection, la carte du jeune étudiant parfait typique des sitcoms américaines, il s'était placé au-dessus des autres, là où personne ne pouvait vraiment l'atteindre. Et Anna, aussi imbue qu'elle était d'elle-même, était la seule qui avait toujours osé se hisser à ses côtés plutôt que se placer instinctivement en position d'infériorité.

Et alors qu'elle continuait à bavarder sur un ton léger avec le blondinet, la réalité heurta le Year 13 de plein de fouet. Il n'était pas exactement tout seul. Il avait une amie. Une seule. Et c'était Anna Dawson. Et pourtant, elle l'horripilait terriblement. Merde.
La froideur de la vérité le glaça de la tête aux pieds. Il avait une amie insupportable et irrévérencieuse, un coloc fouineur et imbuvable, une mère absente et irresponsable et quelques dizaines de fidèles sujets, prêts à boire ses paroles, mais absolument incapables d'oser faire un geste vers lui. Et c'était tout. Il n'avait rien d'autre. Et il aurait beau essayer, vouloir, désirer ardemment se persuader qu'il n'avait pas à avoir plus, que c'était déjà beaucoup trop puisque les relations humaines ne pouvaient pas lui être bénéfiques parce que ses semblables étaient tous de profonds abrutis, il n'y arrivait pas, il n'y arrivait plus. Il n'arrivait plus à s'auto-persuader que sa solitude était voulue, que sa solitude était nécessaire, que sa solitude était méritée, que sa solitude ne lui apporterait que du bon. Il n'y arrivait plus. Il venait de se rendre compte qu'il avait une amie, et ça avait étonnamment résonné en lui, comme si son corps n'était qu'une immense caisse vide qui n'avait attendu que ça, que quelque chose résonne, fasse écho en lui.

Il avait une amie. Une seule. Et c'était Anna "Insupportable" Dawson. Putain de merde.

Qui était d'ailleurs en train de le regarder fixement, semblant attendre de lui une réponse, avec son sourire si parfait et ses yeux bleus si… Bleus ?

Le souffle du châtain se coupa, et ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'il essaya de rattraper le fil de la conversation. Pour une fois, il remercia mentalement Léonard d'avoir pris la parole. Le blond glapit d'une voix étranglée qu'il devait y aller, et amorça aussitôt un mouvement de recul. La jeune fille lui fit alors sa moue du chaton abandonné, celle qu'elle faisait toujours à Leopold lorsqu'il refusait de l'accompagner dans une de ses énièmes sorties en ville ; d'ailleurs, il était étonné qu'elle ne s'en soit pas servi plus tôt. Assez étonnamment, Léonard n'y sembla pas sensible, et il baragouina quelques vagues excuses en s'éloignant le plus vite possible d'eux, un sourire éclatant sur le visage.

Anna et Leopold restèrent quelques instants en silence, les yeux fixés sur la porte par laquelle était sorti Léonard. Sans vraiment savoir pourquoi, Leopold lâcha un soupir de soulagement lorsqu'il fut certain que le blond ne reviendrait pas, et Anna se tourna vers lui, l'air interrogateur.

« Ça va, Leooooo ? T'as pas l'air en forme. Tu travailles trop… Ou alors c'est ce type ? »

Leopold se mit mécaniquement à ranger ses affaires, se contentant de hocher négativement la tête. Anna ne s'en formalisa plus que ça, et continua à commenter la scène tout en admirant sa manucure. Aujourd'hui, ses ongles étaient rose pêche. Hier, bleu sombre. Qu'en serait-il demain ?

« L'est mignon, ton coloc, là, Léoneurde. C'est dommage qu'il ait l'air si… coincé ? Enfin, j'avais l'impression qu'il était…. Mmhmmm…  Mal à l'aise, genre, intimidé, tu vois ? »

« Je vois, je vois, répondit Leopold d'une voix lasse, tandis qu'il empoignait sa sacoche. Mais ne t'y fies pas, il est…. Très bavard, très curieux, et très immature en temps normal. Pas un type pour toi. Et c'est Léonard, au fait. C'est français. »

Il amorça un mouvement de départ, Anna sur ses talons, signifiant qu'il abandonnait définitivement son ambition de corriger son devoir. Entre Léonard qui venait lui retourner la tête toutes les deux minutes et Anna qui se souciait un peu trop du cas du blond au goût de Leopold, celui-ci pressentait qu'il ne pourrait pas passer une après-midi paisible comme il l'avait espéré. Et puis... il y avait ce sentiment de perdition, de solitude, qui grandissait, doucement, doucement dans son corps, dans son ventre, dans sa cage thoracique, dans sa gorge, et qui l'étouffait lentement. Qu'est-ce-que Léonard lui avait dit, déjà ? « Que s'il continuait, il allait s'en mordre les doigts ? » Eh bien, si se mordre les doigts était l'équivalent de se « se manger une claque magistrale dans la gueule et avoir envie de pleurer toutes les larmes de son corps », il avait vu juste.
ft. Léonard De La Croix
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Il faut qu'on parle [ft. Leopold] Bouton11Il faut qu'on parle [ft. Leopold] 88-3110Aube des Mondes