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Il faut bien un début

Solveig continuait de mâcher sa pomme, ne quittant pas du regard l'adolescent. Elle le trouvait fascinant sans savoir mettre les mots sur cette impression. Peut-être son physique atypique, sa façon de communiquer ou l'aura qu'il dégageait, tout simplement ? Aucune idée, mais en tout cas elle ne détournait pas les yeux de son visage alors que les siens ne cessaient de s'éloigner d'elle. Il semblait fuir le contact visuel.
Solveig ne s'interrogea pas là-dessus ; chaque personnalité était différente. Elle, elle aimait à se plonger dans les regards des autres. Elle avait la sensation alors ne pas parler dans le vide, d'avoir vraiment quelqu'un en face d'elle.
Du coup, puisque c'était ce dont ils parlaient, elle ne put s'empêcher de le comparer aux personnages d'Alice.
Il lui faisait penser à l'héroïne - celle du livre, pas du jeu -, avec ses airs perdus. A croire qu'il était au milieu de la forêt, que le chat de Cheshire lui avait fait tourner la tête et qu'il cherchait un moyen de rentrer chez lui. S'il était Alice, qui était-elle alors ? Elle qui était venue le voir, elle qui croquait la pomme ? Pas la reine de Cœur au moins. Pourquoi pas le chapelier fou ?

Je crains d'avoir oublié mes tubes de peinture à la maison. Peut-être qu'en les coloriant avec du ketchup, on parviendrait au même résultat? Et puis, si ça ne va pas, on n'aura plus qu'à traverser le miroir.


Elle lut avec attention alors qu'un petit sourire fleurissait sur ses lèvres.
Elle poursuivit sa lecture.

Je ne sais toujours pas où peut bien être le Chapelier, par contre, on dirait qu'on a trouvé Tweedledee et Tweedledum.


Elle fronça les sourcils pour se remettre en mémoire les deux personnages. Oh, c'était les jumeaux, c'est cela ?
A qui pouvait-il bien faire référence ?
Elle balaya la salle du regard. Elle ne voyait aucun jumeaux... Il y avait bien le couple d'adultes là-bas qui flirtait en public mais ça ne pouvait pas être les deux personnes dont parlait l'adolescent.
Et parce que visiblement ils s'amusaient à ça, elle voulut trouver les correspondances des personnes dans la salle avec l'oeuvre de Caroll. Elle plissa les paupières, concentrée, avant de se dire qu'il valait peut-être mieux s'assigner leur propre rôle à eux d'abord.
Elle croqua une nouvelle fois dans sa pomme sans bruit - parce qu'elle était le genre de fille à ne pas faire de bruit quand elle mangeait, étonnement. Puis, elle adressa un sourire malicieux à son interlocuteur :

- Imagine que tu aies le Chapelier devant toi ...

Sans quitter ses airs enfantins, elle posa sa pomme entamée sur le haut de son crâne. Elle la tenait d'une main, consciente qu'elle tomberait au moindre geste, et sembla l’arborer fièrement, comme un véritable accessoire capillaire - ou en l’occurrence ici, un chapeau.

- ... comment réagirais-tu Alice ?

Elle rit tout bas, amusée. Elle devait avoir l'air bizarre avec ses mauvaises chaussures, sa chevelure en bataille et le fruit sur la tête qu'elle tenait gauchement. Mais elle était tellement à l'aise avec ce garçon qu'elle en oublia totalement son allure.

- Tu fuirais ? Ou tu me laisserais te souhaiter un Joyeux Non-Anniversaire ?

Son sourire s'agrandit. Peut-être était-il dans la cour de la Reine, mais elle s'en fichait pas mal des règles de bienséances.



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Rowan & un peu tout le monde en fait
Être un pot de fleur en 5 leçonsLa façon que la jeune fille avait de regarder Rowan le déstabilisait. On aurait dit qu'elle pouvait lire en lui, de ses habitudes les plus anodines à ses secrets les plus enfouis, tandis que lui n'arrivait même pas à soutenir le regard de la jeune fille plus de quelques secondes.
Ne sachant que faire pendant qu'elle lisait sa réponse, Rowan reprit un pain au chocolat, jouant distraitement avec plutôt que de le manger. Il n'était toujours pas très à l'aise, mais la sensation d'être oppressé et jugé par la foule avait disparu, et il ne put réprimer un sourire en voyant la blonde observer la foule, sûrement pour repérer Tweedledee et Tweedledum, à nouveau debout.
Plus il voyait la jeune fille balayer la salle du regard, plus il se disait que sa comparaison n'était peut-être pas si approprié, puisque les deux professeurs avaient davantage un air de Roméo et Juliette, en plus maladroits peut-être.

Quand le regard de la fille revint vers lui - il faudrait vraiment qu'il lui demande son prénom, mais cette question sonnerait faux au milieu de leur conversation tout en métaphores et en poésie -, Rowan tenta de plonger davantage dans ses yeux, sans grand succès. Au moins, il aurait essayé.

« Imagine que tu aies le Chapelier devant toi ... » commença-t-elle, posant avec effronterie sa pomme sur sa tête, la tenant avec une main tandis qu'elle continuait sur sa lancée.

« ... comment réagirais-tu Alice ? »

Lui, Alice? Rowan n'y avait pas songé, mais à bien y réfléchir, l'héroïne en robe bleue et lui partageaient beaucoup de choses. Ils étaient tous les deux perdus mais intrigués par le monde qui les entourait et croisaient sur leur route d'étranges personnages: des animaux parlant et des reines maléfiques pour Alice, une adolescente avec des chaussures dépareillées et une pomme sur la tête pour Rowan.

« Tu fuirais ? Ou tu me laisserais te souhaiter un Joyeux Non-Anniversaire ? » termina celle-ci.

Le garçon entama son pain au chocolat tout en méditant la question. Il ne pensait pas qu'il fuirait. Certes, il était plutôt trouillard mais avait en même temps toujours été fasciné par l'étrange, l'original. Par les Chapeliers. Néanmoins, il n'avait jamais aimé les célébrations, qu'elles soient sensées fêter un véritable événement ou non. Il n'aimait déjà pas son anniversaire, alors son non-anniversaire...

Je pense, écrivit-il en finissant de manger, que j'inviterai le Chapelier à prendre le thé. Ce serait l'occasion d'élaborer un plan pour faire chuter la Reine de son trône, en espérant que le Lapin blanc ne soit pas trop en retard.

Absorbé par la discussion, Rowan se sentait réellement comme Alice au grand bal de la reine. Tout en donnant sa réponse à sa camarade, il ne put s'empêcher de se demander par quel terrier il était tombé.
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Hayley se sentait relativemment gênée. Il faut dire que c'était son premier jour ici et faire une telle boulette... elle craignait déjà que cela la poursuive... vraiment, elle aurait tout donné pour éviter une telle situation. Au moins, elle tentait de réparer son erreur en essuyant la chemise du jeune homme...en vain bien sûr, mais elle avait besoin de se déculpabiliser. Un peu au moins...juste un peu.

" Oui, effectivement. Par contre eux sont en train d'écrire la leur on dirait ! " lui avait-il dit alors, tandis qu'elle avait continué sur l'idée de la rencontre dans un film. Elle jeta un coup d'oeil en direction des deux adultes. Etaient-ils professeurs ici ? En tout cas, ils avaient l'air proche. Hayley en venait même à se demander s'ils étaient en couple... "Ce sont des professeurs ? La femme est très belle..." demanda-t-elle, le regard vaguement perdu sur la scène avant de se rappeller l'existence de la tache sur la chemise de Leopold. Après une vague phrase concernant le citron, elle observa de nouveau les environs, pas très à l'aise qu'on est pu remarquer sa maladresse.

Son interlocuteur malheureux lui proposa alors un second chocolat chaud et un sourire s'afficha sur ses lèvres alors qu'elle acceptait. Elle était de promettre de ne plus le renverser mais elle savait que c'était inutile. Elle ne bougerait pas de cette place tant qu'elle ne l'aurait pas fini. Elle remercia le jeune homme quand il lui tendit un gobelet puis commença à souffler sur ce dernier. Elle le porta à ses lèvres ni trop fines ni trop épaisses avant d'en avaler une gorgée, posant ses grands yeux marrons sur le visage du malchanceux. Elle ressentit directement l'extase du goût du chocolat, le trouvant délicieux.

" Aufait, cela fait longtemps que tu es à la Hampton ? C'est une sacré école tout de même. Je n'aurai jamais cru vivre dans ce genre d'endroit un jour..." commença-t-elle, n'aimant pas vraiment les silences... surtout qu'elle avait déjà suffisamment fait de bourdes, si en plus elle gênait le brun avec un silence trop long... ce n'était pas gagné.


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Il faut bien un début

Solveig tenait absolument à garder sa pomme sur sa tête. Elle avait la sensation de contrôler quelque chose et aussi de s'approprier la folie du Chapelier. Plus la conversation avançait, plus elle avait se sentait bien avec ce personnage. Pas une seule seconde elle avait pensé à pouvoir s'associer à Alice. Ça aurait pu être le cas avec sa longue chevelure blonde et sa naïveté, mais ce rôle seyait tellement bien à son interlocuteur qu'elle ne pouvait se l'approprier. Ça ne lui avait même pas traversé l'esprit, en fait.
Elle le vit écrire tout en mangeant un pain au chocolat et se fit la réflexion suivante : il était le seul à discuter de cette façon-là. Or, Alice était tombé dans un univers différent du sien et avait du mal à communiquer avec les habitants de ce monde. Le parallèle était vraiment saisissant.

Je pense que j'inviterai le Chapelier à prendre le thé. Ce serait l'occasion d'élaborer un plan pour faire chuter la Reine de son trône, en espérant que le Lapin blanc ne soit pas trop en retard.

Solveig agit par réflexe, sans y réfléchir. Elle avait clairement pris ce message pour une invitation.
Elle avait besoin de ses deux mains alors la pomme tomba de sa tête quand elle attrapa deux gobelets de jus d'orange. Elle en tendit un à sa Alice et garda le deuxième.

- Ce n'est pas du thé, mais on n'a pas besoin que ça en soit vraiment
, justifia-t-elle la boisson.

Puis elle se fit une place afin de s'asseoir en tailleur sur la table. Où était leur lapin blanc ? Elle zieuta les alentours, les paupières plissées. Il leur fallait quelqu'un de pressé, un retardataire, mais quelqu'un d'adorablement mignon. Automatiquement elle chercha du blanc dans la foule mais il y avait beaucoup trop de couleurs.
Alors elle se mit debout. Oui oui, debout, sur une table du buffet. Avec son jus de fruit dans une main, ses mèches emmêlées et ses chaussures dépareillées. L'autre main en visière au dessus des yeux, elle prenait le temps de scruter tout le monde.

- Je ne trouve pas notre lapin, Alice !

Puis elle baissa les yeux vers son interlocuteur et se dit enfin qu'elle avait une drôle d'attitude. Elle se l'excusa avec un haussement d'épaules et un petit rire embarrassé. Puis elle lui tendit la main, comme pour que son compagnon de fortune la rejoigne à leur table de non-anniversaire.

- Tu veux prendre le thé avec moi, non ? C'est ici que ça se passe les complots contre la Reine.

Elle lui offrit un sourire. Elle ne pensa pas que tout le monde pouvait les voir, qu'elle allait se faire remarquer, que sa Alice allait sûrement lui dire non parce que c'était trop bizarre et que le personnel allait la réprimander. Elle s'amusait beaucoup trop pour penser comme une adulte.



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Aujourd'hui, c'est la rentrée scolaire. Tes vacances étaient bien, tu t'es reposé, tu t'es promené avec tes potes, t'as continué à t'entretenir physiquement et puis tu as passé du temps avec une douce femme d'ailleurs. Tu as commencé à penser que c'était la femme de ta vie, mais non, elle s'est joué de toi, une fois les vacances terminées, elle est partie et tu n'as plus entendu parlé d'elle. Tu étais un peu triste, mais tu as fait avec, ce n'était pas la première fois qu'une de tes relations se termine, alors tu n'allais pas te laisser abattre pour si peu.

Tu prends tout ton temps pour te préparer aujourd'hui, plus que d'habitude. Tu te rases de très près, tu mets de beaux habits, un peu de parfum et puis tu te prépares un petit-déjeuner pas très équilibré. Comble de l'horreur, tu t'es habillé avant de manger, ce fut une grosse erreur, car tu as fini par te tâcher avec de la confiture qui est tombée sur ta chemise.

Quel imbécile bordel ! Mais je suis trop con !

Puis, tu t'excuses d'avoir été malpoli. Tu t'excuses auprès de toi-même, puisque tu es seul dans ton studio, alors ça ne risque pas de gêner grand monde, mais pour le principe, tu t'excuses quand même. Et te voilà a enlever ta chemise, la mettre en boule dans la panière à linge sale et tu cherches quoi mettre à la place. Tu n'avais qu'une chemise de propre, quel imbécile, tu devrais penser à en acheter d'autre, ça ne serait vraiment pas une mauvaise idée, tu le sais, pourtant, tu repousses toujours ça à plus tard et bien voilà, maintenant, tu le regrettes. C'est la rentrée et tu vas débarquer avec un tee-shirt, ce n'est pas très professionnel, tu le sais, mais venir avec une tâche, c'est pire, ça, c'est sûr. Tu ne veux pas faire mauvaise impression, alors tu espères que ça ira bien comme ça.

Tu sors de ta chambre et commences à descendre les escaliers, puis tu te rends dans la grande salle. Tu es en avance, comme toujours, tu fais attention à l'heure. Tu as beau ne pas être très bien habillé, au moins on ne pourra pas te reprocher ta ponctualité, c'est déjà ça. Sans trop réfléchir, tu vas t'asseoir et tu attends. On vient te saluer alors bien sûr, tu réponds avec un grand sourire.

Puis, après quelques dizaines de minutes, la cérémonie commence. Tu es silencieux, tu regardes, presque une larme à l'œil. Tu trouves ça vraiment émouvant. C'est déjà ta deuxième année ici, pourtant, tu as toujours un pincement au cœur quand tu vois cette cérémonie, cette décoration, cette organisation. Tu es dans une très bonne école et tu t'en rends bien compte.

Et voilà, c'est fini. Tout le monde se lève et retourne à ses occupations. Tu en profites pour observer un peu les élèves. Tu vois les petits nouveaux, ils sont un peu perdus, sûrement terrifiés. Tu te souviens de cette époque où tu étais à leur place et ça te fait rire. Puis, tu ne sais pas vraiment quoi faire de ta journée. Tu vois le buffet et, même si tu as déjà mangé ce matin, tu décides de retourner manger quelques petits trucs et boire un peu. Tu fais très attention à ne pas te tâcher, pas encore, ce serait vraiment dommage de salir encore un autre de tes vêtements, pas deux fois en une heure tout de même. Tu regardes autour de toi si tu vois quelqu'un avec qui aller parler, mais ils semblent tous déjà très occupé, ils semblent parlés entre eux, alors tu ne veux pas les déranger, donc tu préfères manger tranquillement sans rien dire. Tu commences alors à penser à ce que tu feras, plus tard, dans ta journée. Tu ne sais pas vraiment, après tout, ce n'est pas comme si tu avais beaucoup d'obligations, donc tu finis par penser à autre chose, à ta sœur, ainsi qu'à cette fille qui t'a plaqué il y a tout juste une semaine. D'ailleurs, en le faisant, tu viens écraser ton gobelet en serrant fort ta main.

Et mince ... Encore .. ?


Tu regardes tes habits, heureusement, rien ne semble toucher, alors tu poses ton gobelet sur la table avant de te baisser pour nettoyer. Tu as des mouchoirs dans ta poche droite de pantalon et tu comptes t'en servir pour essuyer le sol. Et voilà que tu repenses à ta journée, te disant que finalement, tu la passeras surtout à essayer de ne pas faire d'autres boulettes et pourquoi pas en allant courir un peu.

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Rowan & un peu tout le monde en fait
Être un pot de fleur en 5 leçonsDéfinitivement, la jeune fille ne pouvait pas être Alice. Elle avait trop d'assurance, pas assez de gêne pour incarner que ce personnage dont Rowan n'assumait pas d'être lui-même l'alter ego. Il n'aurait pas pu garder une pomme sur sa tête plus de dix secondes - par peur du ridicule ou de la faire chuter? Sûrement les deux - alors que la blonde semblait fière d'elle en tenant sa pomme d'une main, ne s'en débarrassant que pour leur attraper du jus d'orange.

- Ce n'est pas du thé, mais on n'a pas besoin que ça en soit vraiment.

Ils se trouvaient en Angleterre et ne buvaient même pas de thé, c'était quand même un comble! Mais tant pis, ça ferait l'affaire. De toute façon, ils avaient réarrangé l'histoire à leur sauce depuis le début: Alice était un garçon, le Chapelier une fille, le thé serait donc du jus d'orange (et il leur faudrait sûrement trouver une alternative au gâteau qui fait grandir, par la suite).
Ce n'est qu'en tendant la main pour prendre le verre orange vif que Rowan se rendit compte qu'il mourrait de soif, comme s'il ne pouvait pas sociabiliser et penser à ses besoins naturels en même temps. Verre qu'il faillit lâcher quand la blonde décida de s'asseoir, puis de se mettre debout - carrément - sur la table. Bien en évidence au milieu d'une salle remplie d'aristo et de bourges dont les potins se retrouveraient bien alimentés par cette audace.
Est-ce que cette fille avait vraiment autant de culot, ou Rowan avait-il pété les plombs pour de bon? Voilà qu'elle s'était mise à scruter la foule avec une main au dessus des yeux, manifestement en train de chercher quelques chose ou quelqu'un. Rowan devait avoir l'air idiot avec les yeux écarquillés comme ça, mais il était médusé.

- Je ne trouve pas notre lapin, Alice !

D'abord amusé, c'est quand elle lui tendit la main que le garçon se dit que ça ne sentait pas bon. Qu'elle n'ai pas honte du ridicule, d'accord, mais lui était incapable de se donner en spectacle comme ça. Trop soucieux du regard des autres, et trop sage aussi - c'était très sûrement interdit de monter ainsi sur les belles tables brillantes de l'académie.

- Tu veux prendre le thé avec moi, non ? C'est ici que ça se passe les complots contre la Reine.

Non, vraiment, il ne monterait pas. Cette fille était épatante, et vraiment sympa, mais il n'avait aucun compte à lui rendre et était totalement en droit de refuser cette absurdité. C'était donc ce qu'il allait faire, en expliquant bien évidemment à la blonde qu'il ne l'imiterait pas parce qu'il était trop gêné, trop froussard, trop mal à l'aise. Il n'était pas fait pour ce genre de choses.

Rowan ne pouvait donc pas expliquer pourquoi, quelques secondes plus tard, il se retrouvait à tenir la main de sa camarade en essayant maladroitement de la rejoindre sans anéantir la table au passage. Mais qu'est-ce que... Ahuri comme il était, il avait gardé son verre et s'appliquait à le garder stable, du mieux qu'il pouvait.
Il devait avoir l'air stupide, et imaginait sans peine le sourire amusé de la jeune fille au dessus de lui, qui devait se dire qu'il était vraiment un boulet. Une assiette en carton et son contenu dégringolèrent et il failli tomber une fois, mais Rowan et son jus d'orange arrivèrent finalement à destination, le garçon souriant nerveusement à la blonde comme pour s'excuser de sa maladresse.

Maintenant, ne restait plus qu'à répondre un truc intelligent pour se rattraper.

Je ne vois pas le Lapin non plus. Il a peut-être bu trop de potion qui fait rétrécir?

En parlant de complots, il parait que je suis censé assassiner le Jabberwocky dans pas longtemps, mais je ne sais pas trop comment m'y prendre. Je suis pas trop du genre badass. Tu aurais des tuyaux?


S'il était Alice et elle le Chapelier, qui incarnerait le Jabberwocky? Un membre de l'administration? Un de ces Elites hautains et méprisant au fond de la salle? La question était vaste, Rowan craignait à peu près tout le monde ici. De toute façon, le vaincre était impossible. Mais c'était l'heure du petit-déjeuner, et Alice ne pensait-elle pas à six choses impossibles pendant le petit-déjeuner?
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Leopold Stern
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Misanthrope moderne
Leopold SternMisanthrope moderne
Cérémonie d'entrée3 septembre 2018, matin. Salle de réception.

"Au fait, cela fait longtemps que tu es à la Hampton ? C'est une sacré école tout de même. Je n'aurais jamais cru vivre dans ce genre d'endroit un jour..."
Évidemment. Ils étaient en société, il était normal qu'elle se mette à parler de choses futiles et inintéressantes. À quoi s'attendait-il ? À ce que la maladroite qui venait de lui ruiner sa chemise lui parle soudainement de poésie ou de conquête du monde ? Il décida alors de se placer en pilote automatique, laissant son soi social prendre les commandes. C'était très agréable, de ne pas avoir à intervenir.
Il s'entendit lui répondre, alors qu'elle portait son chocolat chaud à ses lèvres : «  Oui, j'entame ma quatrième et dernière année ici ! Tu es nouvelle j'imagine ? Ne t'en fais pas, ça nous a tous surpris en arriv... »
Une violente claque dans le dos interrompit sa tirade, le faisant revenir à lui. « Alors, Stern, ça drague ? lui cria son "agresseur", un Year 12 qui s'éloignait déjà. On se voit ce soir au club ? » Leopold grimaça rapidement de douleur avant de lui sourire et de lui répondre par l'affirmative.
Il se retourna ensuite vers sa jeune interlocutrice, et s'excusa : «  Je suis désolé, il est toujours comme ça. » Il ponctua sa phrase d'un léger soupir.

«  Pour en revenir à nos moutons, ajouta-t-il, les gens sont très sympas ici, profs comme élèves. Tu auras vite fait de t'intégrer ! » Il se félicita mentalement pour parvenir à sortir des phrases aussi bateaux et dégoulinantes d'optimisme à une fille qui venait partiellement de ruiner sa journée. Il était vraiment doué.

«  D'ailleurs, en quelle classe es-tu, Hayley ? » En le prononçant pour la première fois, il se rendit compte qu'elle avait vraiment un joli prénom. Il sonnait bien, et roulait sur la langue.  Hey-Lay, ou Aïe-Lait en français. C'était enfantin, et ça allait plutôt bien à la maladroite princesse aux cheveux rouges.©️ 2981 12289 0


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Cérémonie d'entrée
Parle en #cc6699
© Ely

"Tu n'es pas en retard au moins ?"
Si, totalement, et le message de sa mère était la seule raison pour laquelle elle était "en retard" et non "absente". Cérémonie de rentrée, de celles qu'elle avait déjà vues deux fois dans cette école, ce qui ne justifiait pas son retard pour autant. Le temps de s'habiller à la va-vite, cela dit, elle avait raté la quasi-totalité du discours. "Passez tous une année scolaire des plus enrichissantes,
Mes salutations."
Fin.
Au moins elle avait réussi à ne pas trop attirer l'attention en arrivant en retard, ce qui lui évitait la lourde tâche de se faire engueuler et celle d'attirer tout un tas de regards surpris ou réprobateurs. Mauvaise élève, jour un - ironique sachant qu'elle était l'une des premières dans pas mal de ses cours.

D'ailleurs, parlant de premiers de la classe, elle assista à la rencontre renversante (presque littéralement, selon le point de vue) entre l'un de ses camarades d'histoire (très doué, elle regrettait presque de ne pas avoir eu l'occasion de discuter du sujet avec lui), et une jeune fille très probablement nouvelle tant elle semblait mal à l'aise. Elle aurait pu aller s'incruster dans leur conversation, mais il y avait des moments pour s'extasier sur son sujet de prédilection en compagnie de quelqu'un qui semblait le partager, et ça n'en était pas un. Elle était déjà surprise qu'il reste aussi calme après s'être fait ruiner sa chemise. D'autres élèves semblaient complètement partis dans un délire Alice au Pays des Merveilles qui lui tira un sourire, mais ils s’en allèrent avant qu'elle n'ait le temps de réfléchir à un moyen de rentrer dans leur jeu et de déterminer si c'était ou non une bonne idée.
En retard, toujours en retard, Elyonne, tu ferais un bon lapin blanc.
Dommage qu'elle ne réfléchisse pas assez vite pour ça. Et qu'elle n'ait pas eu l'idée miraculeuse de le dire à voix haute.
Elle aimait les gens excentriques, un peu fous, un peu enfantins, parce que les adultes étaient toujours d'un ennui mortel, et les adolescents s'en rapprochaient dangereusement.

Avec un petit soupir, elle se servit un verre de jus d'orange en scrutant un peu tout le petit monde qui se tenait autour du buffet. un prof qui venait de renverser son verre par terre - comme quoi les élèves n'étaient pas les seuls à être maladroits - mais elle ne s'en approcha pas. Déjà parce que prof = adulte = souvent ennuyeux, et surtout parce qu'elle savait, à peu près, que c'était un prof de sport, le genre de choses qu'elle fuyait autant que possible. Le sport, pas ceux qui l'enseignaient.
Au final, elle n'avait pas grand chose à faire, à part s'assurer de ne pas être en retard au cours qui suivait la cérémonie. Elle attrapa un biscuit au bord d'une assiette et le grignota du bout des lèvres.


3 Septembre 2018





Dernière édition par Elyonne Tarawood le Lun 26 Mar - 11:02, édité 3 fois
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Il faut bien un début

Alors ... C'était pas tout ... Mais elle avait une crampe la Solveig. Pourquoi Alice ne lui prenait-elle pas la main ?
Petit à petit le visage de l'adolescente se décomposa. Elle se voyait soudainement d'un œil extérieur. Elle voyait l'idiote mal coiffée, mal habillée, qui avait mal dormi, debout bêtement sur une table, à attendre à ce qu'un inconnu un peu introverti la rejoigne. Elle déglutit péniblement, une goutte de sueur dévalant le long de son visage. Une toute petite goutte qui commença sa chute sur son front et dévala jusqu'à son menton. Bon sang, Solveig, tu avais peut-être un joli visage, tu n'en restais pas moins bête ! Le côté positif dans tout ça ? C'était qu'elle s'en rendit compte. Bon, tardivement, mais c'était déjà ça !

- Euh ...

Elle allait dire un truc, bafouiller comme une enfant, s'excuser ou raconter une blague pour détendre l'atmosphère, mais ce fut à cet instant que son camarade saisit enfin sa main et la rejoignit sur leur perchoir de fortune. Une assiette en carton tomba, et aussi un pain au chocolat. Mais Alice n'avait pas perdu sa tasse de thé.
Le sourire revint aussitôt illuminer le visage de Solveig qui ne lâcha pas la main de son camarade. Finalement elle l'avait mal jugé. Il n'était peut-être pas si renfermé que ça.
Elle trinqua son verre de jus d'orange contre le sien, comme pour célébrer leur camaraderie avant d'en boire une gorgée. C'était étrangement sucré. Étrange, elle avait toujours trouvé le jus d'orange trop amer...

Je ne vois pas le Lapin non plus. Il a peut-être bu trop de potion qui fait rétrécir?

En parlant de complots, il parait que je suis censé assassiner le Jabberwocky dans pas longtemps, mais je ne sais pas trop comment m'y prendre. Je suis pas trop du genre badass. Tu aurais des tuyaux?


Solveig pencha la tête sur le côté. Quelques mèches lui tombèrent devant les yeux et il lui fallut un sacré temps pour le comprendre et les écarter derrière une oreille. Pas du genre badass ? Elle le trouvait hyper cool, elle. D'ailleurs, elle ne savait même pas pourquoi elle se retenait de lui dire.

- Tu te sous-estimes trop. Tu as l'air d'être malin, et tu es drôle, et tu as de jolis yeux. Sois-toi même, tu seras badass et tu terrasseras le Jabberwocky efficacement.


Elle lui tira la langue, taquine, même si ses yeux trahissaient la sincérité de ses propos.
Puis elle posa son regard sur le portable de Alice. Elle ne voulait pas casser cette bulle qu'ils s'étaient créées, bien trop à l'aise dans cet univers. Mais d'un autre côté elle comprit qu'elle était peut-être en train de se faire un bon camarade de classe. Elle aurait aimé savoir dans quel classe il était, s'il avait des clubs - avec un peu de chance lui aussi était en informatique ! -, s'il préférait les chats ou les chiens et s'il avait peur des araignées ou pouvait les écraser sans soucis. Peut-être pouvait-elle commencer par lui demander son numéro de téléphone ?
Elle sortit de le sien de sa poche - un vieux smartphone qu'elle avait récupéré de son frère Cole, sans coque mais recouvert de stickers geeks aux bords usés - et consulta ses contacts. Elle en avait six en tout. Tous des membres de sa famille.
Elle se mordit la lèvre, hésitante. Allez, elle pouvait le faire ! Il suffisait d'imaginer que l'un d'entre eux doive partir très vite, et qu'elle perde son potentiel premier ami de vue tout ça à cause de son manque de courage. Non, hors de question ! Du nerf Soso, du nerf !

- Dis, Alice, on se perd facilement dans ce monde de cinglés. Et crois-moi, je sais ce que je dis quand je te parles de cinglé.

Elle appuya son propos en lui désignant la pomme qu'elle avait posée sur sa tête tout à l'heure.

- Du coup pour éviter ça on pourrait peut-être...?

Les joues enflammées, elle secoua son téléphone sous le nez de son camarade. Elle n'osait plus trop le regarder mais osa soutenir son regard si elle le pouvait, parce que c'était important. Elle avait le cœur qui battait la chamade, stressée comme jamais. Au pire il lui disait quoi ? "Non je ne veux pas être ton ami" ? Elle avait l'habitude, ça irait.



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Cérémonie d'entrée... Seigneur, qu'est-ce-qu'on se fait suer.
Karl, adossé au mur d'entrée de Hampton, tapait du pied sur le sol. Il était déjà excédé par toute cette foule qui passait devant lui. Tous ces gosses de riches, déjà semblables à leurs parents, moue dédaigneuse et regard froid compris. Il les haïssait, eux et ce qu'ils représentaient. Mais au lieu de se foutre d'eux comme il l'aurait fait par le passé, mimant leurs manières et imitant leur ton précieux, il fermait sa gueule, serrait les dents et ruminait ses pensées. Il songea alors qu'il devait faire une très mauvaise pub à Hampton, mais il s'en foutait. Alors qu'il ignorait le plus royalement possible les quelques retardataires qui passaient devant lui en pressant le pas, il ricanait intérieurement en regardant leur démarche, pressée mais contenue. Ils étaient en retard, mais il aurait fallu tuer leur père et leur mère pour qu'ils se mettent à courir en public.
Il sortit son téléphone, et effectivement, l'heure du discours était largement passée. Le directeur n'avait pas jugé utile qu'il assiste à la cérémonie, et Karl en était RA-VI. Il avait vu et entendu ce foutu discours quatre fois, on la lui ferait pas une cinquième fois. Le jeune homme passa la main sur  les côtés de son crâne, appréciant le contact avec ses cheveux rasés de la veille. Il sélectionna une musique, Wiped Out ! des Neighbourhood, et enfila ses écouteurs. Il était vraiment, vraiment, une mauvaise pub.

Alors qu'il avait fermé les yeux et qu'il balançait sa tête au rythme de la musique, il entendit qu'on l'interpellait. Il entrouvrit les yeux, et aperçut une petite femme devant lui. Contrairement aux autres, elle n'était pas vêtue d'une coûteuse robe, elle ne portait pas un maquillage froid et impersonnel, elle ne sentait pas un parfum capiteux. Non, rien de tout cela. Elle avait le regard chaleureux, des rides au coin des yeux, quelques mèches rebelles et le souffle court.
Le jeune homme retira un écouteur, et lui demanda d'un ton plus sec qu'il ne l'aurait voulu : « -C'est pour quoi ? -Bonjour alors en fait je enfin nous cherchons nous sommes en reta… lui répondit-elle en essayant de reprendre son souffle. Derrière elle, il aperçut un assez jeune garçon au regard fuyant et au costume assez démodé.  -La réception, rez-de-chaussée, droit devant vous. Mais dépêchez-vous, le discours doit être fini maintenant », l'interrompit-il en lui indiquant la direction d'un geste du menton. Elle hocha la tête, plus pour le remercier que pour montrer sa compréhension, et elle et son fils repartirent au pas de course. Un vrai pas de course, pas une démarche de canard pressé, apprécia le surveillant. Il nota la scène dans sa tête. PORTRAIT : mère et son fils courant vers le soleil. Il la dessinerai, à l'occasion.

Il soupira, regarda vaguement au loin et, n'apercevant plus personne, en profita pour déserter son poste. Oh, tant pis. Si y'en a encore qui arrivent, ils n'auront qu'à se débrouiller. J'suis pas leur nourrice !

Il traversa la cour d'un pas traînant, se dirigeant instinctivement vers la réception. Il eut un mouvement de recul en apercevant toutes les cravates dorées qui l'entouraient. Et les noires aussi, au passage. Ils n'avaient peut-être pas reçu la promotion de la part des Délégués, mais c'était les mêmes que les Élites. Même, parfois, ils étaient pires, avec leur frustration de petit bourgeois qui ne faisaient pas partie du gratin. Pour Karl, comme pour son homologue allemand et communiste, seul le peuple valait quelque chose. Il détestait profondément tous ceux qui étaient "avantagés" et qui, à armes égales, battraient toujours les plus faibles.

Il remarqua que le Directeur avait déjà quitté la salle ; les gens discutaient déjà autour des buffets. Des éclats de rire et de voix lui parvinrent, déformés, amplifiés. Il n'était pas chez lui ici. En dépit de toute politesse élémentaire, il remit ses écouteurs dans ses oreilles et fendit la foule, bousculant plus ou moins volontairement des gens jusqu'au buffet. Il attrapa un des derniers croissants, et posa le bout de ses fesses sur la table. Il mâchonna mécaniquement la viennoiserie, mit en sourdine ses pensées négatives et se concentra sur la question : "Où est la beauté ici ?". C'était son jeu préféré : observer son environnement et peindre fugacement des tableaux mentaux, sublimant le monde qui l'entourait. Il vit un couple à la fois parfait et atypique comme suspendu en l'air, la femme tombant au ralenti sur son interlocuteur. Ses yeux photographièrent l'instant, et la gravité reprit ses droits. Ils tombèrent, et furent rapidement entourés par une foule moqueuse. Il détourna le regard, agacé par ces badauds hilares, et concentra son attention sur autre chose. Une couleur de cheveux, un sourire sincère, un pli de vêtements. Il enregistrait tout dans sa galerie mentale, véritable décharge d'idées folles et d'instants de grâce.
Il captura ensuite autre chose : la vision d'une jeune fille, blonde, échevelée, debout sur une table et tendant sa main à un autre jeune homme, en retrait. Il faillit apprécier l'instant, avant d'apercevoir leurs cravates, respectivement noire et dorée. Tss tss tss. Ses yeux sautèrent ensuite de visage en visage, jusqu'à se focaliser sur celui d'une jeune fille. Elle n'avait rien de spécial, et pourtant elle était tout. Ses joues encore rondes et pleines, yeux bleus-verts perdus dans le vide, sa silhouette fluette, presque diaphane... Tout ces éléments lui firent penser à un oiseau très fragile... Un moineau ? Non, une bergeronnette ? Karl adorait comparer les gens à des animaux ; c'était sa façon de poser un jugement, et d'imaginer leur façon d'agir. Lui-même se voyait comme un ours : bourru, solitaire et adepte du sommeil.
Un ours absorbé dans la contemplation d'un frêle oiseau, encore un joli tableau, pensa-t-il, rêveur.


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Cérémonie d’entrée
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Rowan & un peu tout le monde en fait
Être un pot de fleur en 5 leçonsLa table n'était pas particulièrement haute, mais ça n'empêchait pas Rowan d'avoir le vertige. Un mouvement de travers et il se casserait la figure à coup sûr, c'est pourquoi il bougeait le moins possible, à la fois pour rester stable et pour ne pas trop attirer l'attention. Avec un peu de chances, les yeux de leurs éventuels observateurs, fixés sur sa camarade, ne remarqueraient pas le petit gars bizarre à côté d'elle. Être invisible, c'était sa spécialité.

Perdu dans ses pensées, le garçon fut tiré de ses réflexions quand la camarade en question trinqua son verre avec le sien. Il se tourna vers elle, heureusement sans faire aucun dégât, et remarquant son sourire, se dit que c'était parfois payant de prendre des risques - d'accord, monter sur une table n'était pas ce qu'on pouvait qualifier de "dangereux", mais c'était déjà beaucoup pour Rowan.

- Tu te sous-estimes trop. Tu as l'air d'être malin, et tu es drôle, et tu as de jolis yeux. Sois-toi même, tu seras badass et tu terrasseras le Jabberwocky efficacement.

Attendez une seconde. Est-ce qu'il avait bien entendu? Il n'était pas drôle, encore moins malin... et il ne comprenait pas ce que ses yeux venaient faire là-dedans. Il n'avait pourtant rien fait de spécial depuis le début de la conversation, se contentant de se remémorer les personnages peuplant le pays des merveilles et de s'en servir dans des métaphores, des personnifications et autres hyperbole. Pas drôle. Juste empoté. Et puis elle avait tiré la langue, ça signifiait bien qu'elle plaisantait, non?
De toute façon, quand il était lui-même, ça se passait généralement mal. D'ailleurs, est-ce qu'il l'était aujourd'hui? Mince, il commençait à avoir mal à la tête, et le monde se mettrait bientôt à tourner si il ne se calmait pas.
Pour éviter de s'évanouir et de se casser quelque chose en tombant par la même occasion, il concentra son regard sur le mur à l'autre bout de la salle en comptant dans sa tête. 1, 2,...
Le Chapelier lui parlait en bruit de fond - quelque chose à propos d'un monde de cinglés - et Rowan refixa son attention sur elle.

- Du coup pour éviter ça on pourrait peut-être...?

Elle avait elle aussi pris son téléphone et l'agitait devant lui, dans le but de... quoi? Son numéro? Personne ne ne lui demandait jamais. Personne ne l'appelait jamais - logique -, ni ne lui écrivait excepté sa famille et les rares amis avec qui il avait gardé contact. Dont un seul avait l'air réellement intéressé par ce qu'il avait à dire. En fait, son téléphone lui servait à tout - écouter de la musique, télécharger des films dans l'illégalité la plus totale, parfois même à parler aux gens assez dingues pour l'approcher - sauf sa fonction première, à savoir communiquer à distance.
Repoussant une mèche qui lui tombait dans les yeux, Rowan remarqua le stress apparent dans le regard de la jeune fille. Alors comme ça, ça lui arrive de stresser, se dit-il en retenant un sourire, alors que lui-même avait failli défaillir quelques minutes plus tôt.

Bien décidé à paraître confiant et assuré, pour une fois, il hocha la tête en direction de sa camarade avec un sourire et ouvrit l'application Contacts, qu'il allait utiliser pour la première fois depuis des mois (si il avait été dans le monde d'Animal Crossing et non au pays des merveilles, il aurait un paquet de cafards à éradiquer).

Nouveau contact
Nom: Le Chapelier

Il agrémenta le nom d'un emoji orange, parce qu'à personne originale nom de contact original, et ajouta une phrase dans le champ suivant - Tu as raison, mieux vaut rester en contact. Tu m'enverras des conseils pendant le combat si j'ai trop de mal à être moi-même (à moins que le Jabberwocky soit hypnotisé par mes yeux, va savoir). - avant de le tendre à la jeune fille en soutenant son regard... quelques secondes. Il n'était pas encore à l'aise à ce point.
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Cérémonie d'EntréeSalle de Réception
Jamie
Willow
&
Cie
La cérémonie d’entrée, la fameuse. Tous les ans le directeur venait nous rabâcher les oreilles avec cette fichue réunion. Tous les ans une cohue d’étudiants et d’élèves, parfois accompagnés de leur famille, s’agglutinait dans cette salle qui devenait rapidement trop étroite. Tous les ans, je m’asseyais à la même place, aux côtés des autres profs. J’entendais le discours réchauffé du directeur, non renouvelé depuis un certain temps déjà. Lors de ma première rentrée ici à Hampton, la cérémonie dans son ensemble m’avait paru assez longuette. Longuette et bruyante. Bon, vous allez me dire qu’il fallait bien s’y attendre en tant qu’enseignant. Je vous répondrais, déjà que je ne vous ai pas sonnés, et que si vous trouvez ça si facile, vous n’aviez qu’à vous farcir les six autres cérémonies auxquelles j’avais dû assister. Nan parce que la première cérémonie encore ça allait, la deuxième bon elle me gonflait déjà, mais au bout de la troisième, franchement j’avais envie de lui faire bouffer son micro au dirlo. Putain, pas foutu de changer UN putain de truc dans son putain de discours à la con. A ce compte-là, lis un prompteur mon gars, ou fais écrire ton texte j’en sais rien. Putain de merde quoi. T’achètes un costume à je sais pas combien de livres et t’es pas foutu de savoir écrire un nouveau truc pour l’année suivante. Putain. Bon, vous comprendrez qu’au bout de la quatrième fois, j’avais abandonné. Qu’il récite son poème de bienvenue, comme quoi cette année serait plus glorieuse que les autres alors qu’il dit ça tous les ans mais bon c’est pas grave, et hop qu'on passe à autre chose. Peut-être que le buffet serait plus glorieux lui. En vrai celui de l’année était… Bordel je me sentais nauséeux rien que d’y repenser. Quand je pense que certaines familles amenaient leurs gosses ici. Comme par exemple Watanabe qui avait radiné son môme. Putain gars ça fait des années que tu bosses là et t’as toujours pas pigé que c’était un danger cette bouffe ? Tu veux vraiment avoir un morveux agonisant sur les bras en fait ? Inconscient va. Mais bon, vu comment tout le monde se jetait chaque année sur la nourriture, ils devaient tous avoir des goûts de chiottes. Respectez-vous un minimum, déjà que vous sautez sur les assiettes comme des bêtes enragées. Ah lala, les gens sont hallucinants de bêtise parfois…

Personnellement, je refusais catégoriquement de plonger Eliott dans cette fosse. D’une part, il était impensable pour moi de faire subir ce supplice à un gamin de trois ans dès huit heure du mat’, et d’autre part, je ne voulais pas prendre de risque en le faisant assister à cette cérémonie. Il y avait beaucoup de monde quand même pour un petit comme lui. Comme je ne voulais plus déranger continuellement ma sœur en lui demandant de garder Eliott, je faisais depuis quelques mois appel à une nourrice qui acceptait de s’occuper de mon fils pendant mes heures de cours. En même temps c’était son métier donc bon. On ne va pas se mentir, je me chiais un peu dessus au début à l’idée de confier mon petit à une inconnue. Je continue de me chier dessus en ce moment mais bon, disons que c’est mieux. Il s’agissait d’une femme au foyer qui élevait déjà une petite fille légèrement plus jeune qu’Eliott ainsi qu’un garçon environ du même âge que le mien. Apparemment le trio s’entendait bien donc bon, on n’allait pas se plaindre. Si un de nous deux était rassuré par cet arrangement, tant mieux. Je craignais toujours qu’il lui arrive quelque chose. Et s’il tombait et se faisait mal ? Et s’il se coupait avec un bout de verre ? Et s’il mangeait quelque chose qui ne passait pas et qu’il vomissait ses tripes partout ? Et si… Bref. Papa poule moi ? Déconnez pas, c’était juste normal, voilà tout. En plus, ça allait beaucoup mieux avec la nounou. Je lui faisais confiance et j’étais rassuré. Ouais rassuré… Parfaitement rassuré. On ne peut plus rassuré.

Bon, tout ça pour dire que j’avais déposé Eliott chez sa nourrice ce matin avant de venir mourir d’ennui pour la septième fois dans cette salle bondée. En vrai de là où j’étais, je me tapais les derniers chuchotements qui bourdonnaient dans mon dos. Même si le directeur m’assommait avec son discours de merde, il avait le mérite de tous les faire taire. Mon Dieu qu’est-ce que ça pouvait faire du bien, deux minutes de plus à supporter ce vacarme et ma tête explosait. Les bras croisés contre ma poitrine revêtue d’une chemise blanche que j’avais couverte d’une veste de costume noire et dont le col était enlacé par une cravate tout aussi sombre, je gardais mon regard fixe devant moi, attendant que notre ami ait terminé son blabla. J’avais croisé mes jambes habillées d’un pantalon slim noir pour m’installer plus confortablement. Oui parce que, quitte à se faire chier, autant que ce soit dans de bonnes conditions. Sur ma rangée étaient également alignés les autres profs et membres de personnel. Je connaissais globalement tout le monde, travaillant ici depuis sept ans maintenant. Nous n’étions pas des inconnus les uns pour les autres, plus réellement. Même si je n’étais pas le plus bavard de la ribambelle, nous avions déjà eu l’occasion de tous échanger au moins une fois. Si taper la discute leur faisait plaisir, tant mieux pour eux hein, du moment qu’ils ne me les brisaient pas et qu’ils comprenaient que je n’avais pas envie de blablater pendant des heures durant. Il y avait aussi les délégués. Je déteste ces gamins. Ils s’y croient beaucoup trop et font chier leur monde. Ils devraient apprendre à redescendre un peu à l’occasion ces petits merdeux. Mais bon, peut-être que cette année sera également signe de renouveau à ce niveau-là.

Bref, la voix du dirlo cessa de résonner dans la salle, marquant ainsi la fin de ce discours débordant d’originalité. C’était pas trop tôt… On s’agita autour de moi, la foule commença à se disperser dans la pièce. Je décroisai mes jambes et quittai à mon tour mon siège. Il ne me fallut pas bien longtemps pour rejoindre un mur contre lequel me poser, les bras toujours croisés. Je m’adossai donc et profitai de la vue panoramique que cet angle m’offrait pour parcourir un peu tout ce petit monde du regard. A en juger par certains sourires et certaines figures lassées, je conclus que cette cérémonie ne faisait pas l’unanimité. Outre le personnel, je reconnus quelques traits familiers, notamment ceux d’élèves que j’avais déjà eus en cours. Quelques visages m’évoquèrent également quelque chose, sûrement des mômes que j’avais simplement croisés dans les couloirs. D’autres encore ne me disaient rien, les nouveaux arrivants sans doute.

« Une nouvelle bande de branleurs à se coltiner » , me dis-je en soupirant.

A chaque nouvelle rentrée, je caressais l’espoir que toute cette fournée de pré-pubères ne me casserait pas trop les pieds. Bon, mes attentes étaient rarement comblées. Il y avait toujours eu des histoires plus ou moins rocambolesques, ça dépendait. Ca pouvait aller des petites guéguerres entre adolescentes jusqu'aux problèmes familiaux ou autres trucs plus graves. Enfin bref, des petites choses qui font vivre une école en somme. Une école déjà bien vivante, le brouhaha commençait à me monter à la tête. Je laissai échapper un long soupir, déjà agacé pour tout ça. Je détournai légèrement mon regard qui atterrit sur une tête que je connaissais et qui ne se trouvait pas bien loin. Il s’agissait d’un morveux que j’avais déjà vu déambuler dans les couloirs durant les années précédentes. Un ancien étudiant tout juste devenu surveillant apparemment. Pas très intéressant. Je constatai par contre qu’il avait planté son cul sur la table qui soutenait la bouffe. Euh, non. Juste non. Je quittai mon poste d’observation et me dirigeai vers ce mec qui manquait visiblement de savoir-vivre. En arrivant à sa hauteur, je notai la présence d’écouteurs dans ses oreilles. Super, manquait plus que ça… En sachant pertinemment que ma voix ne couvrirait pas la musique qui devait tambouriner contre ses tympans, je portai ma main devant ses yeux et claquai des doigts pour attirer son attention.


« Oh hey Wells, va poser ton cul ailleurs, pas à côté de la bouffe par exemple », ordonnai-je, le visage impassible.

Ouais mon gars barre-toi de là, y a des chaises partout mais non, faut que tu t’installes sur le buffet. T’en as qui méritent des baffes sérieusement…


Dernière édition par Jamie Willow le Mer 2 Mai - 2:47, édité 1 fois
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Cérémonie d'entrée... Seigneur, qu'est-ce-qu'on se fait suer.
Karl fut subitement interrompu dans sa rêverie par l'entrée d'une main inconnue dans son champ de vision. Avant qu'il n'ait eu le temps de s'étonner, les doigts claquèrent sèchement sous son nez, autoritaires, impérieux.
Il tourna la tête, prêt à incendier le petit con qui se permettait de l'appeler comme un clébard. Ses muscles se tendirent, ses sourcils se froncèrent et ses dents se serrèrent alors qu'il dut baisser les yeux pour croiser un regard gris, froid, métallique, qu'il connaissait pour être celui du prof de français. Le jeune homme eut un imperceptible mouvement de recul : cet homme-là, il l'avait déjà observé, et il n'y avait pas de beauté en lui. Enfin, si -car il y en avait en tout ce que Dieu avait créé-, mais la sienne était... froide.
Oui, cet homme-là était fait d'une beauté terne, dure, prévisible, mathématique, dont le fer de lance était ses yeux, gris comme la pierre (et possiblement son âme). Impassibles, ceux-ci ne laissaient transparaître aucune émotion, contrairement à sa voix, qui, agacée, invectiva Karl :« Oh hey Wells, va poser ton cul ailleurs, pas à côté de la bouffe par exemple ».
Karl dût se mordre la langue pour ne pas répondre du tac au tac au professeur quelque chose qui lui aurait sûrement valu un renvoi immédiat et définitif. Il garda alors le silence, et pendant qu'il ruminait de sombres pensées (Putain, mais quel connard. Pour qui il se prend le nabot ?), il ôta les écouteurs de ses oreilles. Toujours en soutenant le regard du professeur, il leva nonchalamment et le plus lentement possible son fessier de la table.
Il toisa alors de toute sa hauteur le professeur, dont il se souvenait assez bien pour l'avoir eu en cours lors de sa Year 10. A l'époque, il n'avait pas su quoi prendre comme matière, et s'était dit que langue française pouvait être un bon choix. Grave erreur : leur conjugaison était infâme et les sonorités ne lui plaisaient pas. De toute façon, les français étaient trop monocordes ; aucune accentuation, aucune vie dans leurs syllabes. La langue de l'amour, quelle bonne blague.

Le jeune homme se retrouvait maintenant face à un dilemme : soit il agissait sagement, fermait sa gueule et partait sans demander son reste, soit il restait pour chercher les ennuis… Vous pensez bien qu'il n'eut même pas besoin d'y réfléchir pour faire son choix.

Ses lèvres s'ornèrent d'un sourire narquois, qui fit ressembler son visage à celui d'un mauvais garçon, d'un bandit de grand chemin ; de cette bouche fine et légèrement tordue sortit alors une réplique à la fois insolente et irréprochable : « Bonjour monsieur, je suis également ravi de vous revoir. Vous m'avez manqué, vous savez ? Enfin, vous et votre amabilité sans pareille, bien sûr. »
Le sarcasme évident de sa voix ne lui serait sans doute pas pardonné, il le savait bien, mais c'était tellement jouissif de recommencer la provoc'… Quoi qu'il voulait se faire croire, ça lui avait manqué. Karl Wells était de retour à Hampton, et il allait le faire savoir.


Dernière édition par Karl Wells le Dim 8 Avr - 23:34, édité 2 fois
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Avec
Des potentiels amis


Il faut bien un début

Solveig n'avait pas cillé depuis une bonne minute déjà. Les yeux globuleux, les lèvres pincées et les joues gonflées, elle regardait son camarade fouiller dans son téléphone, tétanisée. C'est en prenant une inspiration qu'elle se rendit compte qu'elle avait même oublié de respirer. Le manque d'oxygène avait vidé son visage de son sang. Elle entendait son cœur pulser dans sa poitrine, et ce rythme partir dans tout son corps. Les mains moites, elle s'en essuya une sur son uniforme en espérant être discrète.
C'est alors que son potentiel futur ami lui tendit son écran afin qu'elle puisse le voir. La blondinette battit enfin des cils. La première chose qu'elle lut fut l'annotation qui lui était adressée :

Tu as raison, mieux vaut rester en contact. Tu m'enverras des conseils pendant le combat si j'ai trop de mal à être moi-même (à moins que le Jabberwocky soit hypnotisé par mes yeux, va savoir)


Elle pouffa un petit peu, cachant sa bouche de sa main. Elle s'était penchée en avant pour mieux lire cet écran, et ce fut alors qu'elle remarqua ce qui était inscrit dans le nouveau contact : Le Chapelier. C'était elle. Oh bon sang c'était elle ! Elle était dans ses contacts ! Elle allait pouvoir lui envoyer un message le matin pour lui dire bonjour, et peut-être qu'il répondrait ! Et si elle voyait quelque chose de rigolo - comme une limace à côté d'un escargot -, peut-être qu'elle pourrait le prendre en photo et lui envoyer ! Whoa, mais c'était trop bien !
Un large sourire lui bouffait le visage. Impossible de s'en défaire. Un milliards d'étoiles dans les yeux et les mains tremblantes d'excitation, elle se pressa d'ajouter à son tour un nouveau contact : Alice.
Elle releva les yeux vers son ami - parce que ouais, elle venait de décréter qu'il était son ami - mais le regard de ce dernier se déroba. Et elle, beaucoup trop enthousiaste, lui fondit dessus pour le serrer dans ses bras assez gauchement. Ses bras frêles passèrent autour de la nuque du garçon et sa joue rebondie se colla contre ses cheveux. Son premier câlin depuis longtemps, ça lui faisait bien fou ! Elle ne pensa même pas que son nouvel/premier ami n'était peut-être pas tactile, qu'elle pouvait le rendre mal à l'aise, etc. Non, elle était bien trop contente pour ça.
Alors elle le serrait avec une affection sincère contre elle. Elle dégageait une odeur de shampoing à la vanille, mais aussi un arrière parfum de transpiration puisqu'ayant couru ce matin. Sa longue chevelure s'éparpillait sur le visage de son interlocuteur. Et puis ce n'était pas l'étreinte la plus confortable avec leurs genoux qui s'étaient entre-choqués. Mais Solveig était trop bien pour s'en formaliser.
Elle se détacha de lui assez vite quand même mais garda ses mains sur les épaules du garçon, les bras tendus, avant de lui dire :

- Trop bien ! Dis tu veux qu'on fasse une sortie cette semaine du coup ? On pourrait aller se promener parce que je suis nouvelle à Londres et j'y connais rien, ou alors on pourrait aller manger quelque part, ou jouer aux jeux vidéos ! Dis-moi ce que tu veux faire quand tu veux et où tu veux !

Puis, se disant qu'elle était peut-être trop imposante-là, elle retira ses mains et toussota faussement pour reprendre contenance. Elle baissa d'un ton puisqu'ayant été trop bruyante, et chercha à rectifier tant de bonne humeur :

- En tout bien tout honneur bien sûr. Ce serait pour notre complot, hein.

Elle avait peur qu'en sortant du Pays des Merveilles, leur lien se casse la gueule. Alors elle voulut y retourner avec la peur de perdre son Alice. Parce que c'était bien beau de réussir à s'entendre un peu avec quelqu'un, il fallait que ça puisse durer maintenant.



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Intimidée. Voilà comment Hayley se sentait actuellement et sans doute était-ce pour cette raison qu'elle parlait de tout... et surtout n'importe quoi. Un ennui terrible devait peser sur les épaules du jeune homme en face d'elle, mais elle craignait trop ce qu'il pouvait déjà penser à son sujet et ne voulait pas en rajouter pour rien. Ennuyeuse et maladroite lui suffisait largement. Et alors qu'elle n'était pas loin de parler du temps et de l'intérêt pour la couleur du ciel du jour, tous deux furent interrompu par un grand gaillard qui venait d'assassiner le dos du jeune homme. Draguer ? Comment ? Non, Hayley ne se sentait absolument pas draguée, au contraire. Elle regarda le jeune homme s'éloignait avec des yeux ronds, se demandant s'ils étaient tous comme ça dans cette école.

" Sympas... tout est relatif, mais j'imagine que oui." s'entendit-elle répondre alors qu'elle observait toujours le type de loin, se demandant s'il comptait agresser tout le monde comme ça. "En tout cas, lui, je ne sais pas s'il est qualifiable de sympas vu la claque qu'il t'a mis. Tu n'as pas eu mal au moins ?" demande-t-elle en reposant son regard dans sa direction quant il lui demanda dans quelle classe elle était. "Year 12." répondit-elle simplement avant de se mettre à réfléchir... "Question, tu trouves que la salle est plus proche du style gothique, baroque ou bien encore néo-gothique ? Ca me perturbe, je n'arrive pas à savoir... et j'aime bien l'architecture, d'habitude je sais te dire précisément ce qu'il en est mais là..."

Oui, Hayley venait de perdre son esprit. Ou du moins, celui-ci vagabondait sur les détails de la pièce, les moulures, la forme des fenêtres. Elle se demandait même quelle était l'histoire de ce lieu. Certes l'Histoire ne l'a jamais vraiment attirée, mais c'est toujours agréable pour elle de savoir ce qui a pu se passer ici. Des meurtres d'orphelins peut-être ? Ou était-ce un ancien hopital psychiatrique, de l'époque où on torturait les gens ? Elle se posait trente six milles questions mais elle se doutait bien qu'il allait lui lancer un drôle de regard si elle lui demandait cache s'il pensait qu'il y avait eu beaucoup de morts ici à une époque. De toute façon, en buvant son chocolat chaud, elle se rendait bien compte qu'il n'avait pas l'air très content de discuter avec elle. Et il avait bien raison dans le fond, elle savait qu'elle avait vraiment mal géré son coup et même si son genou lui lançait pour rappeler la bourde, elle tentait désespérément qu'il oublie cet accident : en parlant de n'importe quoi donc.


Codage par Libella sur Graphiorum
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J’en avais vu des têtes depuis mon arrivée. Une flopée de pieds lourds barricadés dans des chaussures trouées ou tâchées de terre avait déjà martelé le sol du lycée. J’avais déjà eu l’occasion de traîner auprès du campus universitaire mais je ne m’y étais jamais vraiment attardé. Ce n’était pas vraiment ma place et j’avais suffisamment à faire avec les lycéens, pas besoin de m’emmerder avec les étudiants. Peut-être étaient-ils plus matures et responsables qui sait. Quoique, en voyant certains élèves de Sciences Po’, je me dis que j’aurais pu tomber plus mal. Des fils de bourges qui ont parfaitement conscience du bagage social qu’ils trimbalent derrière eux, ne manquant pas de rappeler à tous ceux qui les entourent qu’ils sont « au-dessus. » Leur ton condescendant m’avait fait prendre une décision : le campus universitaire, plus jamais. C’était comme se baigner dans un océan de merde se faisant passer pour du chocolat. Présentable au premier abord mais à gerber quand tu t’approches de trop près. Ils agissaient ainsi de leur plein gré en plus, les rendant plus dégoûtants encore. Oui c’est possible. Le truc avec la connerie c’est qu’elle ne connaît aucune limite. Les autres ne cesseront jamais de vous révulser ou de vous choquer. Bon j’admets, j’en ai déjà vécu des belles. L’avantage d’être prof pour des lycéens, si on peut considérer ça comme un avantage, c’est que tu finis par ne plus être surpris par quoi que ce soit. Un rat dans les chiottes ? Dégoûtant mais y a pire. Une bagarre dans la cour ? Stupide mais bon, ça se gère. Des grenouilles lâchées dans les vestiaires des filles ? Complètement débile et immonde mais ça passe. Une bite dessinée sur le tableau ? Mouais, faut bien l’exhiber quelque part. Après avoir nettoyé la salle deux fois et s’être tapé une heure de colle, on jugera si elle méritait tant que ça d’être exposée aux yeux de tous. Les adolescents ont vraiment une teub à la place du cerveau à cette période-là. Une année, j’avais même retrouvé des préservatifs dans une trousse. Il avait 13 ans. Bon après y a pas vraiment d’âge, il fait ce qu’il veut de son temps libre mais pas obligé d’exciter tous ses potes en montrant ses capotes. Et je te fais une rime, Victor Hugo c’est pour ton cul.

Bref. Vous l’aurez compris, il en faut pas mal pour me faire tomber de ma chaise aujourd’hui. Le gamin qui se trouvait devant moi n’avait été qu’un branleur parmi tant d’autres. Il avait assisté à mes cours quelques années auparavant mais bon, il aurait mieux fait de rester roupiller dans son plumard ou de s’astiquer la biscotte. Quoi ? Cerveau = teub, vous vous souvenez pas de cette équation ? Ok j’ai pas fait masse de maths dans ma vie mais quand même, suivez bordel ! Bon, lorsque Wells se décidait à poser son cul dans ma salle de cours, c’était soit pour pioncer comme une bûche, soit pour ne rien foutre. Au moins il ne créait pas la cohue en exposant des capotes comme on peut se vanter de ses cartes Pokémon. Oui j’ai plus de 30 ans et je vous emmerde. Nan avec Wells c’était je suis là sans être là, je réponds comme j’en ai envie parce que je m’en bats TELLEMENT les reins… L’image de l’élève rebelle de seconde zone en gros. Je me souviens l’avoir viré plusieurs fois. Je l’avais également collé à plusieurs reprises. En vrai il me cassait sévèrement les noix parfois, mais on pouvait être deux à jouer. Je n’avais jamais lâché l’affaire parce que bah c’est mon job. Et puis, je n’allais pas laisser un jeune con me les briser pendant longtemps. Enfin bon, il ne s’était pas représenté à mon cours les années suivantes. Était-ce une bonne chose ou une mauvaise chose ? Franchement ? Je m’en fous. Il fait ce qu’il veut, j’en ai vu d’autres. J’en ai chié des ados rebelles à la Sex Pistols qualité éco+ donc un de plus ou un de moins, ça change pas grand-chose. Certes ils marquent davantage l’esprit que certains élèves plus discrets, je ne peux pas le nier. Quoiqu'en général, je me souvenais assez bien des noms qui défilaient dans mes listes. On dit que j’ai une bonne mémoire. Ouais sûrement. En même temps, tu vois les mêmes gueules plusieurs heures par semaine, ça finit par rentrer. Surtout si tu retrouves ces mêmes gueules l’an suivant. Nan faut vraiment en avoir rien à foutre pour ne retenir aucun nom, ou alors être con comme une chaise. Bizarrement une des deux possibilités me semble plus plausible que l’autre. Bref, merci à Mère Nature de m’avoir créé avec un cerveau moins défectueux que les autres, c’est plutôt utile au quotidien. Grâce à ce don à deux ronds cinquante, je n’avais pas bugué pendant trois ans en venant m’adresser à Wells. La réponse de ce dernier me fit froncer les sourcils et mon regard se durcit. Toujours le même petit con tiens. Les quelques années nous séparant de ces cours que je lui avais donnés n’avaient en rien amélioré son attitude. Gamin de merde va.


« Je vois que les années ne t’ont pas appris à savoir quand fermer ta grande gueule… » déclarai-je calmement en croisant de nouveau mes bras contre ma chemise.

Devant nous, on continuait de jacasser et de s’activer. J’observai les quelques têtes qui passaient devant mes yeux, en croisant mentalement les doigts pour que certaines d’entre elles ne viennent pas suivre mon cours. Lassé par ces vagues de visages tanguant autour du buffet, je décidai de m’adresser de nouveau à Wells. Je tournai donc la tête et levai les yeux (je vous emmerde) vers mon ancien élève.


« Surveillant du coup ? »

Je me demandais quand même comment il s’y prendrait avec les gosses. Peut-être que son attitude de sale mioche lui serait utile, qui sait. Du moment qu’il se montre moins chiant qu’auparavant, ça devrait aller. L’année serait juste chiante sans être insupportable.


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Leopold Stern
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Cérémonie d'entrée3 septembre 2018, matin. Salle de réception.

" En tout cas, lui, je ne sais pas s'il est qualifiable de sympa vu la claque qu'il t'a mis. Tu n'as pas eu mal au moins ?"
Allons bon, elle s'inquiète pour moi maintenant. Sérieusement, qu'est-ce-qu'elle en a à faire ?!  Il fit néanmoins un geste de la main pour lui signifier que ça allait. Enfin, ça allait, mais il ne faudrait pas qu'il oublie d'en toucher deux mots à cet abruti patenté, qui devait penser que les relations entre mâles humains impliquaient forcément de la virilité mal placée et un mauvais goût certain. Crétin.

Leopold qui, quelques minutes auparavant, était assez content d'avoir faussé compagnie aux abrutis d'Élites, était en train de sévèrement regretter.
La conversation avec la jeune fille n'était pas inintéressante, elle était MORTELLEMENT inintéressante. Au moins avec les autres, il aurait pu fermer sa gueule et rester dans son rôle habituel, sympa, souriant et relativement silencieux. Sois beau et tais-toi, en quelque sorte.
Le dialogue entre eux avait beau avancer, entre chaque réplique, un léger silence, à peine trop long de quelques demi-secondes s'installait et déposait à chaque fois un fardeau de gêne sur leurs épaules. Alors qu'il avait cessé de l'écouter, se concentrant sur une jeune fille derrière Hayley qu'il trouvait assez jolie (physiquement seulement, elle était par ailleurs assez inintéressante d'après lui), ses oreilles captèrent tout de même les mots gothique, baroque et  architecture.

Le jeune homme recentra subitement son attention sur la jeune fille, tentant de deviner ce qu'elle venait de lui dire. Heureusement, le regard qu'elle lança à la salle confirma ses doutes : elle venait de s'interroger sur le style architectural de la pièce. Il lui lança un regard étonné : c'était si rare de trouver des gens intéressés par ce genre de choses… Il n'avait pas un grand intérêt pour l'architecture, mais pour l'histoire, oui. Et il avait justement dû effectuer des recherches sur Hampton Court l'année dernière. Il se redressa, leva également le regard, et alors qu'il essayait de récupérer toutes les infos qu'il avait assimilées l'an passé, commençant à parler : « Alors… Je ne suis pas un expert, mais il me semble me souvenir que le château en lui-même a été construit en deux parties, donc celle-ci c'est... » Mh. Tudor ou baroque ? Tudor pour l'extérieur non ? Ou l'inverse ? « Je pense que la salle est plutôt baroque, puisqu'ils ont refait cette partie du château longtemps après le reste. En fait, continua-t-il, lancé, plusieurs rois ont habité ici, et un d'entre eux a souhaité moderniser et embellir le château, qui est de style Tudor à la base. Normalement, le baroque, comme ici et dans toute cette partie du château, n'est pas supposé bien s'accorder avec le Tudor mais... » Il s'interrompit soudainement dans sa litanie, se rendant compte qu'il parlait d'un ton professoral. « Désolé, dit-il. Je parle trop. »
Bravo mon grand, bravo. Maintenant, non seulement tu es chiant, mais en plus tu la prends de haut en exposant ta science. Bien joué, Leopold. On commence bien l'année à ce que je vois. T'as vraiment besoin d'aide pour reprendre le contrôle, tu sais ?
Il se serait giflé. Sa voix intérieure avait raison, il merdait tout depuis qu'il était revenu. Bon, sa seule consolation était de penser que la jeune fille ne lui reparlerait sûrement jamais de toute sa vie après cette journée, et que son indélicatesse sociale ne serait plus qu'un mauvais souvenir.

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Cérémonie d’entrée
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Rowan & un peu tout le monde en fait
Être un pot de fleur en 5 leçonsIl n'avait pas osé observer la réaction de la blonde, sans trop savoir pourquoi. Pourtant, pour une fois, ce n'était pas lui le plus mal à l'aise; on aurait cru que sa camarade n'avait pas échangé son numéro depuis des mois - voire carrément jamais. Peut-être faisait-elle partie des rares personnes à préférer parler face à face que par l'intermédiaire de leur téléphone, espèce en voie de disparition depuis des années maintenant, mais dans ce cas, pourquoi avait-elle voulu le numéro de Rowan? Étrange. Mais ce dernier avait bien remarqué, depuis le début de leur conversation, que cette fille n'était pas un exemple de banalité.

Contemplant la foule, il se fit la remarque que le Lapin Blanc avait plus d'une demi-heure de retard maintenant. Quand même, il exagère! pensa-t-il en se passant la main dans les cheveux avec angoisse. Rowan s'était tellement pris au jeu qu'il se croyait réellement au pays des merveilles, et voilà qu'il allait se mettre à stresser dans l'attente d'un évènement qui n'arriverait jamais, à moins qu'il ne devienne totalement fou - ce qui n'était pas dans ses projets, il était assez bizarre comme ça.
En parlant de bizarre, la blonde était un sacré numéro. Dans le bon sens du terme. Elle était déroutante, avait un don pour transformer l'atmosphère d'un lieu et faire oublier au gars le plus angoissé et le plus asocial de l'académie qu'il était en train de se donner en spectacle debout sur une table, au milieu d'une salle remplie de bourges qui n'attendaient que ça. Ça oui, il faisait fort, le Chapelier.

Rowan releva les yeux juste le temps de voir le Chapelier en question lui foncer dessus. Elle voulait faire la course avec lui, maintenant? Il était en équilibre précaire au bord de la tabe, entouré d'obstacles, il avait le vertige et pas le temps d'esquiver. La chute serait inévitable. Il y a une limite entre se ridiculiser et mourir, paniqua-t-il en se préparant à tomber. L'équilibre lui manquait déjà.
Mais au lieu d'une chute, ce fut un impact. Un impact qui impliquait un contact physique important, soit tout ce que Rowan détestait, (son équilibre avait été rétabli). S'il y avait bien une chose à laquelle il ne s'attendait pas, c'était celle-là!
Au début, il se sentit mal à l'aise, avec la hâte que tout ça se termine. L'affection, ce n'était pas quelque chose qui lui était très familier depuis ces dernières années. Mais il se força. Il se força parce qu'il avait enfin trouvé quelqu'un qui soit encore plus bizarre que lui, quelqu'un qui le rendait moins stressé, presque courageux, quelqu'un qui avait l'air d'apprécier tout ce que lui-même ne pouvait supporter chez lui. Il avait trouvé un Chapelier, et ça, ce n'était pas quelque chose qui lui arrivait tous les jours. Au bout de quelques secondes, il n'avait même plus à se forcer. Mieux que ça, il se sentait rassuré. Oublié la foule, le Lapin Blanc et la table bancale.

Quand la jeune fille le relâcha - mais pas complètement -, il ne put pas soutenir son regard, pour changer, mais il se rendit compte qu'il souriait au tableau laid en face de lui, un vieux portrait qui représentait un homme au regard sévère, sûrement un ancien directeur de l'établissement. C'était rare qu'il se sente aussi bien, et il profita de ce sentiment le plus possible. Ça lui avait manqué. Ah, si ses parents le voyaient en ce moment! Il s'était fait une amie, et dès le premier jour, en plus! Eux qui lui répétaient sans arrêt qu'il aurait du mal à se faire des amis à la Hampton Academy, ça leur aurait cloué le bec.

- Trop bien ! Dis tu veux qu'on fasse une sortie cette semaine du coup ? On pourrait aller se promener parce que je suis nouvelle à Londres et j'y connais rien, ou alors on pourrait aller manger quelque part, ou jouer aux jeux vidéos ! Dis-moi ce que tu veux faire quand tu veux et où tu veux ! lança la blonde - sa nouvelle amie.

Rowan n'avait tellement pas prévu de sortir avec qui que ce soit qu'il ne savait rien du règlement par rapport à ça, mais la perspective de traîner en ville avec le Chapelier l'enthousiasmait. Avec elle, une banale sortie au cinéma deviendrait à coup sûr une aventure extraordinaire.

- En tout bien tout honneur bien sûr. Ce serait pour notre complot, hein.

Pas besoin de réfléchir cent ans, la réponse était déjà prête. Il écrivit sa réponse en se disant qu'une personne extérieure qui le regarderait depuis un moment le prendrait sûrement pour un de ces ados "accros" à ces téléphones "abrutissant" alors qu'"il y a tellement d'autres activités à faire", bla bla bla - ce qui en soi n'était pas totalement faux.

Écoute, je suis libre tous les jours, à part quand la Reine me demande de repeindre ses fleurs. Je ne suis pas très jeux vidéos mais je dis jamais non à de la nourriture, sous quelque forme que ce soit!

Pour appuyer son propos, il reprit un croissant auquel personne n'avait touché en faisait bien attention à rester stable. Il fallait bien que quelqu'un se dévoue, non?
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Cérémonie d'entrée... Seigneur, qu'est-ce-qu'on se fait suer.
Karl regarda d'un œil critique le professeur. Il n'avait vraiment pas changé. Toujours aussi petit qu'il était intimidant, toujours aussi strict dans sa tenue qu'il était vulgaire dans sa façon de parler.
Les sourcils noirs surmontant les deux billes grises et insondables qui lui servaient d'yeux se froncèrent légèrement, ses bras se croisèrent sur sa poitrine quand Jamie se mit à critiquer ouvertement son interlocuteur : « Je vois que les années ne t’ont pas appris à savoir quand fermer ta grande gueule… »

La phrase qu'il venait de prononcer n'attendait pas de réponse, sa gestuelle l'exprimait clairement. Il avait émis sa sentence, et il les avait tous les deux replacés dans leur ancienne relation prof/élève.

Karl, décidant de s'en amuser plutôt que de s'en offusquer (il savait très bien qu'il n'aurait pas le dernier mot avec ce prof), leva les yeux au ciel, haussa exagérément les sourcils et lâcha simplement, sur un ton à la fois traînant et faussement mélodramatique : « Hélas… J'ai bien peur que non... »

Le brun tourna alors la tête, scrutant la foule. Tsss, il fait du repérage le connard. J'suis sûr qu'il est déjà en train de chercher sa prochaine tête de turc. Totalement son style. Quelle sombre pute, celui-là. Le jeune anglais en profita pour lâcher un soupir discret, et pour mieux observer le visage qui se présentait à lui.
Le professeur avait un profil très marqué, anguleux. Son nez pointu, ses lèvres fines et ses sourcils droits donnaient l'impression qu'il avait été dessiné avec la plus grande précision géométrique. Mais la nervosité que le jeune homme savait cachée derrière le calme apparent de l'adulte, la dureté de ses traits, tout cela pouvait aussi lui donner l'air d'être sorti de la pierre.

PORTRAIT : L'HOMME SORTI VIVANT DE LA PIERRE.
Il faudrait faire ça au fusain… ou au crayon gras, avec un jeu de hachures… Ou bi…


Oups. Le prof venait de se retourner. Karl pria silencieusement pour que le prof n'ait pas remarqué qu'il était en train de le fixer d'une façon pouvant prêter à confusion, et détourna brusquement le regard, gêné. Bon, avec un peu de chance il va me dire de dégager et on se reparlera pas. Mais le professeur ne semblait pas décidé à partir, puisqu'il engagea de nouveau la conversation : « Surveillant du coup ? »

Bravo Sherlock. Quel génie, sérieux. Il l'a pas volé, son diplôme d'inspecteur de la Gestapo à ce que je vois. Si vous aviez un doute, sachez que le jeune homme n'avait pas exactement un bon souvenir de ses cours de français.

Le blond acquiesça, puis roula des yeux vers l'extrémité du buffet en commentant : « Yep. Même si j'avoue que je me sens plus “surveillé” que surveillant, si vous voyez ce que je veux dire... » Ses yeux désignaient un attroupement d'Élites, mêlés à quelques Délégués, qui bavardaient joyeusement pour la plupart. Enfin, joyeusement… Aussi joyeux que des riches héritiers méprisants pouvaient l'être. Mais certains d'entre eux, un ou deux, pas plus, semblaient en effet avoir un intérêt particulier pour la discussion des deux hommes. Karl fronça les sourcils, et sentit sa mâchoire se contracter pendant que les deux indiscrets détournaient subitement le regard.

« Comme disait l'autre, y'a quelque chose de pourri dans le royaume de Hampton », commenta simplement le jeune homme. « Enfin vous, je sais pas si ça vous importe vraiment, vu votre situation... » C'est vrai ça, il en pense quoi le néo-nazi ?
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Avec
Des potentiels amis


Il faut bien un début

Alice avait souri.
Solveig avait perdu toute expression quand son camarade avait affiché son rictus. Il ne lui était pas adressé - visiblement le monsieur grassouillet qu'on avait peint sur une toile était un petit chanceux - mais Solveig s'en fichait. Un étrange sentiment d'apaisement l'enveloppa quand elle découvrit ce sourire. Il avait quelque chose d'authentique. Et puis, qu'on ne se mente pas, les gens étaient toujours plus beaux quand ils affichaient pareilles expressions. En l’occurrence, ici, son Alice ne manquait pas de charisme.
Le garçon s'empressa d'écrire sa réponse. Il avait l'air assez décidé et Solveig s'autorisa à penser que c'était parce que la réponse était déjà toute décidée ; et non parce qu'il en avait marre d'elle et voulait se débarrasser du fardeau qu'elle était au plus vite.

Écoute, lut-elle en premier.

Elle arrêta d'ailleurs sa lecture à ce premier mot puisqu'elle se mit à pouffer. C'était drôle de lire "écoute" alors que, justement, ce n'était pas son ouïe qui était sollicité. Alice était une petite comique ! Solveig sentait qu'ils allaient bien rire tous les deux cette année. Elle avait à la fois hâte de voir ce que l'avenir leur réservait mais d'un autre côté elle voulait prendre le temps de savourer cette rencontre et ce qu'elle leur offrait.

je suis libre tous les jours, à part quand la Reine me demande de repeindre ses fleurs. Je ne suis pas très jeux vidéos mais je dis jamais non à de la nourriture, sous quelque forme que ce soit!

La blondinette ignorait qui était vraiment cette fameuse Reine que son ami - oh la la, ça la faisait rougir d'employer ce terme ! - évoquait une nouvelle fois. Il devait vraiment l'appréciait pour "parler" autant d'elle... !
Alors qu'il déposait un croissant, Solveig sentit la table perdre en équilibre. Il était vrai que ce n'était pas l'endroit agréable.
Puis elle plissa les yeux pour mieux voir l'écran de son interlocuteur. Elle y vit l'heure avancée et son cœur manqua un battement. Elle avait cours d'ici peu de temps et elle n'était ni lavée, ni bien habillée, ni quoique ce soit.
Elle se leva subitement, faisant trembler cette foutue table et tendit la main à son ami pour qu'il regagne la terre ferme à son tour - bien qu'il n'en avait peut-être pas besoin.

- Désolée, mais je ne veux pas voler la vedette au Lapin en étant en retard à mon tour !

Elle n'avait vraiment pas envie de partir. Peut-être que cela se sentait à sa façon de planter ses yeux clairs dans ceux de son Alice et à trépigner sur place comme pour y enraciner ses pieds. Mais le temps n'était pas figé et elle ne pouvait pas se permettre d'arriver en retard à son premier cours. Que c'était pénible d'étudier ! Si elle pouvait, elle passerait sa vie à faire le phoque dans son lit.
Elle fit une grimace boudeuse, soupira un coup puis déposa un timide baiser sur la joue de son nouvel ami, aussi doux et discret qu'une chatouille.

- Je t'envoie un message pour qu'on se revoie bientôt ? lança-t-elle.

Et pour lui en envoyer, elle allait lui en envoyer ! Alice était sûre d'avoir le droit à des "bonjour" inattendus le matin, et des conseils futiles comme "j'espère que tu manges bien cinq fruits et légumes" à un moment de la journée qui ne le demandait pas. Elle lui ferait signe dans les couloirs et glisserait des mots dans son casier.
Elle le salua dans un geste de la main, rentra dans quelqu'un en voulant partir, s'excusa en bafouillant puis refit un signe de la main à son ami en s'éloignant.
En passant la porte elle se fit la réflexion que la Hampton avait un petit côté de Pays de Merveilles.




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Cérémonie d'EntréeSalle de Réception
Jamie
Willow
&
Cie
On va mette les choses au clair tout de suite, je ne suis pas à plaindre. Nope, pas le moins du monde. Enfin, pas d’un point de vue financier en tout cas. Je ne pouvais pas nier mes origines sociales, ça ferait de moi un vieux con faussement modeste. Ma famille avait toujours possédé plus d’argent que certaines personnes que j’avais pu croiser dans la rue en étant gosse. Mes grands-parents maternels gardaient une belle petite fortune là-bas en Allemagne. Même si je soupçonne toujours mon grand-père de tirer quelques uns de ses idéaux des nazis, je serais d’une putain de mauvaise foi de négliger l’aide qu’il a volontiers apportée à ma mère quand elle galérait pour ses études. Je ne dois rien au papy fasciste mais je reconnais qu’il a sorti ma mère de la merde plusieurs fois. Ok passer plus de dix minutes à la même table que lui te donnait envie d’égorger des chatons et de foutre les carcasses sur un autel noir pour invoquer un démon démoniaque de l’enfer infernal qui lui arracherait ses yeux de serpent de merde. Mais bon, comme je n’ai pas envie de m’en prendre à ces bestioles, les billes globuleuses du vioc sont plutôt safe. Pour l’instant. Un accident peut vite arriver mais ce serait une bien malheureuse coïncidence. Oui, bien malheureuse. Ce serait triste de perdre cet homme bossu raciste, sexiste, homophobe et très légèrement antisémite. Sa disparition représenterait une grande perte pour l’humanité. Sans l’ombre d’un doute. Un déluge de larmes inonderait le cimetière lors de ce jour funeste. Ne vous méprenez pas, je serais le premier à venir me pencher sur sa tombe, et lâcher un petit fuck au passage. Connard. Retrouve le démon arracheur d’yeux en enfer tiens. Ce qui me fout encore plus les nerfs, c’est de savoir que ma grand-mère s’écrase tellement devant ce type. Elle lui fait tout, le ménage, la cuisine, la vaisselle, la lessive, le repassage… En 33 ans, je n’ai jamais entendu le vieux adresser un seul merci à mamy. Franchement on croirait voir une parodie merdique d’un vieillard râleur et conservateur à l’excès, genre le bourgeois rassis que t’as envie de noyer dans ses chiottes en cristal.

Bref, les parents de ma mère ont du pognon, et mon père conserve bien précieusement ses économies à la banque. Je n’ai pas une idée précise du montant qu’il a bien pu amasser durant toutes ces années, mais quand je vois la caisse qu’il a payée à Niall pour ses dix-huit ans, je me dis qu’il y a plus que trois livres dans ces coffres. Mon père n’a jamais manqué de nous rappeler que son compte n’avait pas besoin d’être renfloué. On savait qu’il se mettait bien et les cadeaux qu’il payait sans cesse à ma mère nous le prouvaient. Franchement, maman avaient plus de bagues et de boucles d’oreilles qu’on avait de chaussettes. De chaussettes hein, pas de paires de chaussettes, et quand on sait à quel point Finn peut puer des pieds, on comprend que les chaussettes, c’est pas ce qui manque. Urgh, j’ai la gerbe rien que de repenser à cette odeur de raton-laveur crevé mélangée à celle d’un vieux fromage pourri depuis Noël dernier. Infecte, il fallait toujours toiler la pièce après que Finn l’ait contaminée avec ses pieds moisis. Si la décontamination ne se faisait pas assez rapidement, les lieux devaient être mis en quarantaine pendant une durée indéterminée. On passait des étés supers, vraiment… Je devrais peut-être songer à commander un masque à gaz avant les prochaines grosses chaleurs. Mmmh… Ouais je vais garder cette idée dans un coin de ma tête et je reconsidèrerai ça d’ici quelques mois.

Du coup avec cette famille friquée, j’étais considéré comme un gosse de riches par certains gamins de mon école. En plus d’être un nain, j’étais un nain pourri gâté. Ouais, bof. Je n’avais pas autant de burnes à l’époque donc je les laissais dire. Quand j’étais très jeune, ma mère achetait mes vêtements et choisissait quelle tenue je devais mettre pour aller en classe. Forcément elle me dégotait toujours des trucs de marque qui coûtaient la peau du cul. On me colla donc l’étiquette d’enfant de bourgeois assez tôt. Retrouver les mêmes personnes en cours au fur et à mesure que je grandissais m’a permis de me coltiner cette appellation de merde pendant une bonne partie de ma scolarité. Je me demande encore ce que ça pouvait bien leur foutre. N’empêche, les godasses de marque bottaient bien les derches. Elles avaient cet avantage. Mes Doc dans ton cul connard. Si j’avais fait mes années à Hampton, je me serais sûrement retrouvé avec la cravate dorée étranglant mon cou. Oh non jamais de la vie. Trop voyant et trop… trop.

Je n’avais jamais manqué de rien au niveau matériel. Une grande maison, une grande chambre, tout ce que je pouvais désirer pour me distraire… La taille de l’appartement que je louais pendant mes études dépassait de plusieurs m² celle des logements de mes amis. J’y ai vécu pendant un moment avant d’acheter celui que j’occupe actuellement avec mon fils. Quand on franchit la porte, on le trouve souvent ridiculement grand pour seulement deux personnes. Je détestais être catalogué de bourgeois par les autres mais je serais bien con de ne pas profiter de cet argent que je possède pour nous offrir un bon cadre de vie. Et les fringues de qualité avaient le mérite de tenir bon donc je n’allais pas cracher dessus non plus. Je pense qu’il y a cependant une sacrée différence entre avoir du fric et se comporter comme quelqu’un qui a du fric. Parce que, tu peux être un connard en ayant peu d’argent, comme tu peux être quelqu’un de bien en croulant sous les billets. Mais bon, j’admets que les gens qui ont les moyens de se hisser plus haut socialement ont tendance à beaucoup trop se la raconter. L’argent n’achète pas forcément l’humilité. Ca ne sert à rien d’être riche si t’es pourri à l’intérieur. Un livre peut coûter un bras et avoir une belle couverture en cuir avec des lettres d’or inscrites sur le dessus, mais ça n’empêchera pas l’histoire d’être à chier. J’avais beau n’en avoir rien à battre de ce que pensaient les connards de moi quand j’étais môme, je sentais les regards posés sur moi. On me fixait. Pourquoi ? A cause de ma taille de nabot ? De mes origines « bourgeoises » ? De ma bouche sans filtre ? Ou bien à cause de tout ça combiné ? Mouais c’était certainement un mélange. En général, les gens ne m’aiment pas. Au moins ils me foutent la paix et ne me collent pas les basques. Les mots du gamin à mon côté résonnèrent dans ma tête. Ils se concrétisèrent alors que mes yeux gris suivirent les siens. Huh, je comprenais mieux, je comprenais cette sensation d’être observé et jugé. Un coup d’œil et je remarquai l’expression rude de Wells. Je retins un sourire de courber mes lèvres. On n’aime pas les bourges à ce que je vois. Mauvaise expérience ? Ou bien ne les supportait-il pas simplement par principe ? On dit que l’habit ne fait pas le moine mais bon, le gosse ne vient pas de cette classe d’élites, de petits merdeux nés dans leur sphère précieuse. Nan, c’était un gamin standard, juste un peu con c’est tout. Il restait une plaie infectée mais je ne pouvais pas être en désaccord avec lui cette fois-ci. Un simple
« hm » de ma part se fit entendre. La suite de ses paroles me fit tiquer. Euh oui pourquoi pas, connard va. Je t’ai demandé quelque chose peut-être ? Garde tes avis au rabais pour toi, sac à foutre. Tu vas te la carrer dans le cul ta langue de petit merdeux, tu vas voir. Peut-être devrais-je un jour ramener papy le nazi… Une autre idée à laisser mûrir dans mon esprit. En attendant, je plantai mes dagues argentées dans son regard de môme arrogant et déclarai d'un ton acerbe.

« Tu peux garder tes insinuations à deux balles pour toi gamin, surtout quand tu sais pas de quoi tu parles, je marquai une pause et regardai de nouveaux les richous devant nous. Et figure-toi que je les porte pas dans mon cœur non plus ces gosses de bourges. Ils ne savent pas rester à leur place. »

Je n’ai jamais apprécié les différences sociales qui étaient ainsi marquées au sein d’Hampton. J’en avais eu vent avant de prendre mes marques entre ses murs. Je savais déjà que je n’allais pas forcément apprécier. Mais bon, j’aurais été bien con de refuser le poste pour si peu. Et puis, un morveux reste un morveux, il faut tous savoir les tenir. C’était pour ça que j’avais signé après tout.


Dernière édition par Jamie Willow le Mer 2 Mai - 2:48, édité 1 fois
Adrian Blackwood
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Adrian BlackwoodBourgeois

Feat

Léonard

Cérémonie de rentrée
Adrian en était maintenant sûr, les cérémonies étaient toutes barbantes. En particulier celle-ci où le discours du directeur était creux, sans fond. De plus, Adrian avait eut la mauvaise idée de provoquer son père plusieurs fois avant la rentrée. Résultat, il était en mauvais état. Son corps était parsemé de plaies et de bleus cachés sous ses vêtements. Peut-être qu'il y réfléchirait maintenant à deux fois avant de le provoquer. Ou pas. D'ailleurs, il avait tellement provoqué son paternel que celui-ci avait craqué et lui avait collé une magistrale gifle en plein visage de son fils, il avait maintenant un bleu pas encore tout à fait estompé. Si on lui posait des questions, Adrian connaissait déjà la réponse. Il s'était battu avec son frère en rigolant et s'était cogné à son genoux. D'ailleurs, celui-ci était au courant de l'excuse afin qu'il n'y ait pas de problèmes de concordance entre les deux. Ce dernier veillait au grain durant la cérémonie. Si le plus jeune commençait à trop gigoter ou à faire de mauvaises réflexions, il se prenait une taloche indolore derrière la tête, le rappelant à l'ordre.

Adrian observa autour de lui, analysant les enfants, les professeurs mais surtout les parents. Une vague de colère se répandit en lui. Son imbécile de père n'était pas même fichu d'accompagner ses enfants à la rentrée. Il ne pouvait même pas faire correctement son taf de père. Franchement, il était pathétique. Qu'il aille au diable, lui et ses exigences. Adrian était libre de ses choix, de sa vie. Jamais, il ne serait le Adrian que son père cherche à modeler à son image. Tel un cheval sauvage, il sera indomptable. Son grand frère semblait deviner les sombres pensées envahissant la tête de son jeune frère. Il posa alors sa main sur son épaule avec un sourire réconfortant. Adrian poussa un léger soupir, le directeur finit enfin son discours, libérant tout le monde de sa domination ennuyante. Le grand frère d'Adrian se tourna vers lui et frotta affectueusement sa main dans les cheveux de son petit frère.

"Je vais retrouver mes amis. Si tu as un problème, n'hésites pas. Et par pitié... Ne te fourres pas dans les mauvais coups."

"T'inquiètes, je gère." répondit Adrian, sûr de lui.

Le jeune homme n'attendit pas la confirmation de son frère, Adrian ne souhaitait pas être un boulet pour lui. Il ne voulait pas non plus que son grand frère soit toujours sur son dos. Résultat, après avoir récupéré son sac à dos, il se dirigea vers le buffet. Il faisait partie des plus jeunes, normal, étant dans la plus petite des classes. Néanmoins, malgré sa petite taille et son poids dérisoire, il ne passait pas inaperçu avec ses cheveux et sa peau de neige ainsi que ses yeux perçant rouge sang. Adrian fusillait du regard ceux qui le fixaient trop intensément. Une fois la table atteinte, Adrian attrapa des petits fours qu'il mangea tout en observant son environnement. Son année promettait d'être particulièrement ennuyante.

"Va falloir animer cette école ou je vais mourir d'ennui..."baragouina Adrian en Français.
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Cérémonie d'entrée... Seigneur, qu'est-ce-qu'on se fait suer.
Le surveillant soutint le regard argenté de Wilow quand celui-ci lui rétorqua, un poil plus poliment, d'aller se faire foutre. Karl haussa un sourcil narquois : qu'est-ce-qu'il voulait lui faire croire, sérieusement ? Qu'il ne faisait pas partie de cette jeunesse dorée ? Qu'il venait d'un milieu où l'on achetait les sous-marques, où l'on recomptait chaque centime pour, au final, découvrir que les comptes étaient dans le rouge un mois sur deux ? Bordel, si les chemises du brun étaient en vente dans les Poundland, Karl aurait été au courant. Il ne les aurait pas achetées pour autant, question de principe, mais il l'aurait su.
Sans qu'il n'ajoute quoi que ce soit, le brun continua : « Et figure-toi que je les porte pas dans mon cœur non plus ces gosses de bourges. Ils ne savent pas rester à leur place. »

Et le jeune homme comprit pourquoi il ne pouvait sincèrement pas piffer Willow : ça n'était pas parce qu'il avait le français en horreur ; ça n'était pas parce qu'ils avaient eu des conversations houleuses, qui s'étaient soldées au mieux par une exclusion de cours, au pire par une convocation dans le bureau du CPE ; ça n'était pas parce qu'il était incroyablement autoritaire, ne tolérant aucun bruit dans son cours ; non, ça n'était pas pour toutes ces raisons, pourtant légitimes.
C'était parce qu'il n'arrivait pas à se situer face à lui : Willow s'habillait comme un bourge, parlait presque comme lui. Il jouait le jeu d'être le prof d'élèves grossièrement différenciés selon leurs origines sociales, et se permettait de lui faire la morale comme quoi il ne savait pas de quoi il parlait. Karl ne savait pas sur quel pied danser avec face à lui ; Jamie brisait la dichotomie parfaite de son monde, faibles contre forts, pauvres contre riches, gentils contre méchants. Et ça lui cassait profondément les burnes.

Bon, maintenant, il n'avait qu'à faire profil bas et s'éclipser. Il ne pouvait décemment pas s'embrouiller avec le professeur de français. Pas maintenant, pas devant tout le gratin, pas devant toutes ces fouines de Délégués qui feraient remonter l'incident en moins de temps qu'il fallait pour le dire. Mais, sans qu'il ne s'en rende compte, il rétorqua du tac au tac : « Vous avez dû dire la même chose de moi, à une époque. »

Putain, il ne savait définitivement pas tenir sa langue. On lui avait déjà reproché ça, de nombreuses fois même. Mais c'était plus fort que lui, il fallait qu'il dise ce qu'il pensait. Tant pis s'il le regrettait après parce que ça  ne  faisait pas plaisir ou parce que ça se disait pas. Au moins, il était authentique, lui. Pas comme tous ces connards qui ne pouvaient se parler que par écrans interposés, qui crachaient leur venin par Facebook et n'assumaient leur gueule que sous une dizaine de filtres. Willow lui-même avait dû lui faire la remarque, dans le temps. Ouais, Karl savait bien que sa gouaille était un problème. Mais qu'est-ce-que vous voulez ? On ne se refait pas, et lui encore moins que les autres.

Il dévisagea le brun de la tête au pied, un rictus aux lèvres. Putain, et c'était lui, ce connard, qui se permettait de lui faire la morale, sérieusement ? Il rebondit de nouveau sur les déclarations du prof : « Et puis, c'est pas qu'ils savent pas se tenir à leur place. C'est juste qu'ils prennent la place qu'on les laisse prendre. Quand vous avez signé pour ici, vous saviez ce que faisiez non ? » Il laissa un petit silence, court mais pas trop, pour accentuer sa question théoriq… non, rétrori… heu, rotré... Bref, une question qui n'appelait pas de réponse. « Alors venez pas jouer les vierges effarouchées en face de moi. Vous tous, tous, même le prof de litté qui joue à ami-ami avec les élèves, vous êtes au courant et complices de ce qu'il se passe ici ! »

Lorsqu'il eut terminé, il haussa le regard et constata le désastre. Les conversations s'étaient arrêtées autour d'eux, et c'était maintenant plus d'une vingtaine de paires d'yeux qui les dévisageaient. Deux heures. Il avait tenu deux heures avant de faire du grabuge. Bordel. L'année commençait bien.
Léonard De La Croix
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Quand faut y aller...
Aaaah, la cérémonie d'entrée. Cette débilité à laquelle tous les élèves, étudiants et membres du personnel devaient se rendre afin de célébrer cette nouvelle année d'études ! Ouaiiis...

Léonard n'avait même pas préparé ses vêtements la veille. Il s'en fichait royalement. Il avait participé à cette cérémonie trop de fois déjà. Il en avait assez de ces mondanités dérisoires où on écoutait un vieux parler et entendait les gens se gaver. Bon, il faisait parti des gens qui mangeaient tout le buffet, mais soit.
Ainsi, il s'habilla avec ce qu'il avait sous la main. Il n'essayait même pas de faire bonne figure : il allait retrouver Andrew, puis ils allaient s'éclipser après le discours. Fin. Un tee-shirt et un jean feront largement l'affaire.

Comme prévu, le discours était long et chiant. Y'avait eu quelques applaudissements mais déjà tout le monde se dérober vers le buffet, et pour dire vrai, Léonard ne fit pas exception. Il y avait tellement d'engouement pour ces petits-four... Le directeur devrait s'offusquer.

Léonard attendit que les gens prennent leur plaisir en regardant son portable. Pas de messages d'Andrew. Bordel, mais que faisait-il ? Ils étaient sensés se barrer après le discours, et ne l'avait pas vu dans les rangs.
Il rangea son smartphone en soupirant et se faufila entre les quelques personnes devant lui pour se saisir de petits fours.
Il s'ennuyait à mou-rir.
...
Bon sang, mais que faisait-il ici ? S'il n'avait pas de nouvelles d'Andrew dans les cinq minutes, il se barrerait. Tant pis.

"Va falloir animer cette école ou je vais mourir d'ennui..."

Il se retourna vivement, tentant de comprendre qui venait de parler une de ses langues maternelles. Malheureusement, en se retournant, son bout de nourriture lui échappa des mains et atterrit sur le sol. Il leva les yeux au ciel et grommela instinctivement en français :

« Putain de merde, fallait que ça arrive bien sûr ! »

Il cacha cette bêtise sous la table et observa les alentours. Bon, d'où pouvait bien venir cette voix ? Les français, ici, ce n'était pas commun, et l'air de rien, ça lui ferait plaisir d'à nouveau parler cette langue. La France lui manquait un peu...
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Cérémonie d'entrée


L'architecture, voilà la voie de secours que la jeune rouquine avait décidé d'emprunter pour tenter d'avoir une conversation plus intéressante et plus fantasque avec le jeune homme. Au début, en voyant son regard légèrement interrogateur, elle avait cru avoir plongé dans le monde de la meuf définitivement chiante et inintéressante... mais la litanie dans laquelle il se lança lui fit oublier cette idée. Non, elle avait même réussi à obtenir plus de quelques mots ou une phrase.

D'un regard intéressé et enthousiaste, elle buvait littéralement chacun des mots qu'il prononçait. C'était très intéressant de savoir qu'elle allait vivre là où des Rois avaient eux-mêmes grandi ici même.

" Je vois... c'est très intéressant. J'avoue que l'extérieur me faisait penser au style Tudor mais l'intérieur me perturbait. Il faut dire que le château a traversé les âges, cela me semble logique qu'il y a eu des changements de style au coeur de celui-ci. Personnellement, je suis un peu plus fan du style rococo. Mais chacun son truc non ?" répondit-elle finalement, un sourire sincère au visage. Peut-être le premier sans stress en arrière-plan. En tout cas, elle avait réussi à mettre sa boulette au fin fond de son esprit pour ne se concentrer que sur l'instant présent. D'ailleurs, elle était même contente qu'il en sache autant et qu'il lui explique des choses qu'elle ne connaissait pas du tout auparavant.

Malheureusement, sa montre se mit à biper étrangement. Il était l'heure pour elle d'y aller car elle devait recevoir un appel de ses parents. Ceux-ci voulaient qu'elle leur raconte cette fameuse cérémonie... qu'elle avait trouvé d'ailleurs mitigé. Elle avait surtout eu la sensation que les anciens élèves avaient l'habitude du discours du Directeur, comme si ce dernier répétait toujours le même chaque année. Elle éteignit donc la petite alarme de sa montre avant de se tourner en direction de son interlocuteur, attrapant son regard avec le sien.

" Désolée, j'ai quelque chose à faire. Ce fut une fin de conversation très agréable... je ne sais pas si on se recroisera mais je suis contente que tu m'aies éclairé." s'excusa-t-elle avant de lui souhaiter une dernière fois une bonne journée.

Elle quitta la salle sur un pas pressé, espérant que ces parents attendaient bien l'appel skype qu'elle devait leur passer.


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