Il n'est pas très bavard. C'est ennuyeux, j'ai surtout la sensation de parler dans le vide. J'aime pas trop ça alors au lieu de continuer de parler seule, j'ai commencé à ruminer sur le chemin de la bibliothèque. Il fallait que je trouve un moyen de le faire parler le petit. Fallait-il inventer quelque chose au sujet de notre cher Leopold pour réussir à communiquer avec lui ou bien parler du temps qu'il fait pour réussir à le mettre à l'aise ? J'étais un peu perdue, je dois bien l'avouer. Et puis, franchement, il ne m'aidait pas beaucoup à faire de ce moment quelque chose de sympas à raconter à nos amis plus tard. Et dire que je ne croyais pas Nana quand elle me disait que Léonard était mal à l'aise avec les filles. Et bien, maintenant, je comprends enfin de quoi elle parlait.
Arrivé à la bibliothèque, j'aidais Léonard a fouillé entre les livres, un peu partout jusqu'au moment où enfin l'un d'entre eux pointa le bout de son jaune à nos yeux et mon regard s'illumina de plaisir. Notre premier oeuf, j'étais persuadée que cela prendrait plus de temps dans ces lieux mais il faut bien avouer que le plaisir que je tire de cette découverte arrive à me faire oublier la morosité de mon compagnon.
" Parfait Général Delacroix ! " m'exclamai-je alors naturellement avant de poser l'oeuf qu'il montrait dans le panier en osier que l'on avait emmené pour porter nos petites trouvailles. " Il faut continuer les recherches maintenant ! Et si on allait du côté de la cantine ? Je suis certaine que l'on pourra trouver quelque chose là-bas. Et on pourra piquer de quoi grignoter pour avoir suffisamment d'énergie pour continuer !" proposai-je alors tandis que je l'emmenais déjà vers la sortie. J'étais impatiente de trouver d'autres oeufs, à tel point que j'avais complètement zappé la raison pour laquelle je m'étais liée à lui.