Where you lead, I will follow ― Cerys Lorelei Cartwright

Physique & Caractère

Je suis un bout en train ! Je cours toujours dans tous les sens, j’aime plaisanter, je marche au café et au donut sucré, je ne peux rien faire sans un café et un donut sucré. Je suis pleine de rêve, j’aime l’aventure et les voyages. J’aime regarder de vieux films et je ne me tais jamais pendant un film, c’est maladif. Je suis obligée de commenter tout ce qui se passe. J’ai un grand cœur mais je suis un peu flemmarde. Mais je fais toujours de mon mieux quand c’est important. Ma flemme se reflète sur mon régime alimentaire ou mon exercice physique. Mais au travail, je suis une perfectionniste.

Ma fille, c’est ma vie. C’est ma meilleure amie. Elle est le soleil de mon existence. Sans elle je ne serais rien. Alors la première personne qui s’avise de lui faire du mal aura à faire à moi. On ne s’est jamais disputé, on est très liées. Même si je ne doute pas qu’elle tienne de moi et de son père et qu’en grandissant, son caractère s’affirme plus encore qu’aujourd’hui. Elle est super intelligente ma fille. Elle tient ça de moi aussi, je ne m’en sortais pas trop mal avant d’abandonner le lycée.

Physiquement, je suis plutôt grande. Cheveux aussi noirs que le plumage d’un corbeau, les yeux bleus comme l’océan indien, la peau aussi pâle que la neige. Je porte toujours des tenues professionnelles pour travailler, tailleur, pantalon noirs ou gris, voir beige. Bref, je m’occupe de moi. J’adore faire les magasins !

Histoire

Trente-deux ans. Pour beaucoup, c’est le début d’une vie, le tout début de la grande épopée d’adulte. Celle ou les grosses soirées étudiantes se font plus rares au profit des apéritifs entre amis.

Moi, le début de ma vie, j’avais seize ans.

Mais on va commencer par le début.

Je suis née dans une famille très fortunée. Je ne sais plus d’où venait leur fortune mais, mon grand-père s’était lancé dans les affaires, l’import et l’export de produit pharmaceutique. Il a enrôlé mon père dans cette entreprise lorsqu’il était plus jeune et ils se sont toujours occupés de cette entreprise.
Mais j’ai toujours eu cette étrange impression de ne pas être dans mon univers. Toute petite déjà, je détestais les soirées mondaines à laquelle mes parents me traînaient. Les robes à dentelles et à volants me plombaient et je rêvais de manger une bonne barquette de frites. J’ai subi cette éducation tirée à quatre épingles pendant des années, finissant par devenir aigrie avec le temps. Sarcasme était devenu le maître mot, et je trouvais en ma mère une concurrente de taille. Les chiens ne font pas des chats, il ne faut pas chercher bien loin pour savoir d’où je tiens mon mauvais caractère. Mais je mets tout en œuvre pour éviter de ressembler de trop à ma mère. Enfin bref.

On avait dix ans quand j’ai rencontré « la bande ». Ruby, Sebastian et Spencer. J’ai d’abord rencontré Ruby, une fille géniale. Rousse, grande, magnifique. Et une grande farceuse. On s’est plu tout de suite et elle m’a présenté à Spencer et Sebastian, deux frères. On a eu un coup de foudre d’abord amical avec Sebastian, qui s’est peu à peu transformé en amour au fil de nos années d’adolescences. A quatorze ans nous avons commencé à sortir ensemble. Mes parents ne voyaient pas cette relation d’un mauvais œil en soi, Sebastian étant issus d’une très bonne famille également. Mais ils nous surveillaient quand même d’un œil distrait. Tellement distrait qu’ils ne nous ont pas vu passer à l’acte l’hivers de nos quinze ans. Plusieurs fois. Tant et si bien qu’une fois, juste une fois, nous avons oublié de nous protéger. On ne s’en est même pas rendu compte, jusqu’à trois mois plus tard. Le bal des débutantes, une institution dans le milieu. Toutes les jeunes filles de bonne famille doivent faire leur entrée dans la société au bras de leur père. J’étais accompagnée de Sebastian, Ruby de Spencer. Mais je n’ai jamais descendu les escaliers. Je ne suis jamais entrée dans ma robe. J’avais des doutes mais ça a fini de confirmer mes soupçons de grossesse. Ça a éclaté la veille du bal.

Mes parents furent désappointés, déçus, surpris. Les parents de Sebastian furent furieux. Les miens, au moins, n’essayèrent pas de m’imposer un avortement dont je ne voulais pas. Mais je ne voulais pas non plus épouser Sebastian. Oui je l’aimais mais il était promis à un avenir meilleur. Il rêvait de voyager en Europe, aux Etats-Unis, en Amérique du Sud. Il rêvait lui aussi d’aventure. On aurait aimé partir ensemble mais maintenant c’était impossible. Je devais trouver du travaille et mettre de l’argent de côté pour élever ma fille. Mon refus fit encore hurler ma famille mais je n’en n’avais rien à faire.
J’ai continué le lycée jusqu’à ce que mon ventre ne devienne trop imposant après quoi ma mère menti à tout le monde en prétextant un pensionnat en Suisse.

Et puis j’ai accouché. Ça a été la pire expérience de toute ma vie. C’était douloureux, comme si j’avais été assise sur une caisse de dynamite. Mais quand l’infirmière posa Lexie dans mes bras, j’ai senti une vague d’amour inexorable. On est rentrés chez mes parents quelques jours après, mais je n’ai pas attendu la fin de cette semaine pour quitter l’immense demeure londonienne de mes parents. J’ai tracé à plusieurs kilomètres de chez eux et je suis entrée dans un journal, les locaux. J’ai demandé un boulot. C’était une petite gazette locale qui ne publiait que quelques tirages à la semaine mais, leur secrétaire venait de partir à la retraite et le patron de la gazette s’est pris d’affection pour cette gamine détrempée qui s’est présenter sur le pas de sa porte. Il lui a proposé le job, il l’a formé et l’a laisser dormir dans le grenier au-dessus des bureaux. Ouais, j’ai eu énormément de chance. J’ai travaillé d’arrache-pied pendant plusieurs années avant de louer une maison dans cette petite ville non loin de Londres. Une banlieue pauvre mais très agréable. Les gens ont un revenu modeste mais ils sont heureux et vivent bien.

Bref, on a vécu quatorze ans dans cette optique. Mais Lexie voulait intégrer Oxford. C’est pour ça qu’on a décidé d’intégrer la Hampton Academy. L’un des meilleurs lycée pour jeune étudiant d’Angleterre. C’est ce jour là que j’ai décidé d’aller voir mes parents pour leur demander un financement. Le prix de l’entrée est très chère et je n’en n’avais pas les moyens. Alors, j’ai ravalé ma fierté et je me suis lancée. Ils ont accepté contre quelques contreparties mais, ils ont accepté. Et moi aussi.

L’été avant de rejoindre Hampton Academy, la gazette ou je bossais à rendu l’âme. Enfin, la crise économique est passée par là. Je me suis retrouvée au chômage et j’ai paniqué pendant un moment.
Puis, en amenant ma fille à l’école le premier jour, j’ai vu une annonce.  L’école recherchait une secrétaire administrative. A la gazette, j’avais monté peu à peu les échelons. J’étais devenue rédactrice en chef et responsable logistique. Mais le job de secrétaire me convient, je dois bien gagner ma vie vous savez. Et puis, si j’ai été prise, c’est que pendant toutes ces années ou je bossais à la gazette, j’avais pris la décision de prendre des cours du soir pour passer un diplôme en secrétariat et management. Bref, je suis contente de ce job, ça fait deux ans que je fais le job et j’aime beaucoup ça au final.

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