Tout tombe un jour

Allongée sur le fin cours d'eau qui entourait l'école, Hayley se demandait comment elle en était arrivée à un tel point de maladresse.

Quelques instants plutôt, elle était encore là-haut, s'amusant à compter les perce-neiges qui pointaient doucement leur bout du nez. C'était le mois de janvier, tout juste le retour en cours, et elle faisait déjà une sacrée bourde. Un simple pied mal placé, et la voilà au fond du gouffre, dans le sens littéral du terme. Elle poussa un soupir. Heureusement, l'eau n'avait pas gelée et n'était pas très profonde. Son sac à dos était resté sur le bord de la douve, tandis que sa grosse veste en moumoute était sur son dos, la protégeant sans doute d'une hypothermie.

" Un jour, j'apprendrai à mettre un pied devant l'autre." s'exclama-t-elle tout haut, plus pour elle-même que n'importe qui qui aurait pu passer par là. Elle ne savait même pas si quelqu'un avait vu son corps roulait jusqu'en bas, t'infligeant quelques égratignures et surtout, une douleur atroce dans la cheville.

Elle eut à peine le temps de se redresser que sa tentative pour se remettre sur pied se solda par un échec. La douleur lui lança de manière fulgurante le long de la jambe, avant de se décider à s'asseoir tranquillement sur un gros rocher.

* Au moins, cette fois, ma tête n'a pas de pris coup* pensa-t-elle de manière ironique. A croire qu'elle n'arriverait pas à échapper à sa maladresse un jour, la poussant toujours à se blesser d'une manière ou d'une autre. Elle en venait presque à en avoir peur quand elle tenait un couteau. On ne sait jamais après tout, une chute de la même manière et la voilà peut-être en train de se planter l'estomac. Non, vraiment, elle ne se sentait pas à l'aise avec cet aspect d'elle-même.

" Il y a quelqu'un ? J'aurai besoin d'aide ici ! Je suis en bas !" s'époumona-t-elle, espérant attirer l'attention de quelqu'un. Elle n'était pourtant pas très optimiste. Avec le froid général, elle craignait que tout le monde soit à l'intérieur, ne voulant pas tomber malade. Ce qui risquait bien d'arriver à la rouquine si cette dernière ne trouvait pas un moyen d'arrêter de patauger dans l'eau froide.

Codage par Libella sur Graphiorum

Hayley était désespérée, pensant sincèrement que personne ne viendrait la secourir, elle se laissait légèrement secouée par les roulis de l'eau sous elle, attendant sa mort prochaine arrivée. Un peu plus, un peu moins, qu'est-ce qu'elle pouvait y faire de toute façon ? Et puis, elle entendit des bruits de pas avant même de voir le visage de quelqu'un caché le peu de rayons de soleil qui venaient caresser son visage. Un sourire de soulagement fleurie sur son visage quand il la rejoint en-bas, permettant de mettre un nom au visage bien veillant qui venait la sauver. Elle attrapa la main tendue pour tenter de se redresser. Tenter, si beau mot qui allait si bien à la situation. Elle parvint sur ses fesses mais eu des difficultés à se mettre entièrement debout.

" Hayley la maladroite, camarade de classe en économie et sociologie." sourit-elle en s'accrochant désespérément à lui comme on s'accroche à une bouée de sauvetage. " Merci d'être descendu m'aider. Je crois que je me suis tordue la cheville... pour pas changer en fait. J'espère que tu n'étais pas occupé ?" lui demande-t-elle en voyant le livre qu'il tenait en main.

Et maintenant qu'elle le voyait d'assez près, elle trouvait son style particulier, dénotant avec ce qu'elle avait l'habitude de croiser. Elle ne connaissait pas ses origines, ni même pas grand chose du tout d'ailleurs. De sa mémoire, elle ne se souvenait que peu du ton de sa voix, il avait toujours un côté "dans son monde" quand elle le croisait et il avait aussi quelque chose sur le visage qui l'impressionnait plus que de raisons. Mais le voir vêtu de la sorte, elle avait presque l'impression de voir un militaire russe loin de ses contrées.

" D'ailleurs, tu aimes le froid que par miracle tu étais dehors ?" demande-t-elle. Son sauveur, son héro, voilà comment elle le voyait à cet instant. Certes, c'était un peu beaucoup exagéré.... mais on ne sait jamais qu'entendre la voix d'une demoiselle en détresse lui aurait soufflé la puissance d'un héro. En tout cas, regardant le sommet de la douve, la rouquine se demandait comment elle allait réussir à remonter avec sa jambe brûlante de douleur. Sans compter le reste de son corps qui lui donnait un froid de canard faute d'être trempée presque jusqu'aux os. Pas qu'elle était restée bien longtemps dans l'eau, mais cela avait suffit pour la refroidir, cheveux mouillé et collant sur son doux visage.

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Elle avait vraiment eu de la chance que quelqu'un vienne à son secours. C'était un peu bizarre d'ailleurs, elle n'avait pas vraiment l'habitude que l'on vienne à son aide. Elle essayait quand même de discuter avec lui, bien qu'elle avait surtout envie de se reposer dans un lit bien chaud, histoire de pouvoir récupérer de l'énergie. C'était son plus cher souhait à l'instant même, bien que dans le fond, c'était juste un lit qu'on se le dise.

" Tu lisais quoi du coup ?" demande-t-elle sans pour autant relever la remarque sur le mort. Elle comptait pas mourir au fond du trou déjà, ça aurait été vraiment moche pour la demoiselle. Et puis, il n'avait pas été forcé non plus... surtout qu'elle avait bien remarqué que c'était ironique, il ne valait donc pas relever quelque chose de futile. Elle continuait à poser des questions pas très intéressantes d'ailleurs, en venant même à lui demander s'il aimait le froid. Et si la question avait paru tout à fait anodine, sans intérêt, hé bien il s'avère qu'il avait des choses à raconter sur ça. Elle trouverait presque cela amusant si elle estimait que mourir de froid n'était pas son but dans la vie, alors que s'il n'était pas venu à elle... hé bien, cela aurait très bien pu arriver.

" Je vois, personnellement je préfère ne pas mourir de froid ni de chaud, les deux me paraissent affreux. Quoi que, ce n'est pas pire que de mourir dans une lente agonie..." s'exclame-t-elle, tandis qu'elle atteignait la berge, aidée par Viktor qui la tenait. Ce n'était clairement pas simple avec la douleur lancinant le long de sa jambe, mais on pouvait dire qu'elle avait besoin de se soutien. Tout simplement parce qu'elle avait beaucoup de difficulté à se déplacer.

Quand il lui dit qu'il espérait qu'elle s'accrochait bien, elle fit un petit hochement de tête en guise de réponse. Elle se sentait tellement stupide en cet instant que lorsqu'elle arriva enfin en haut, elle se laissa tomber sur le sol dans un soupir de soulagement. Quelques secondes après cette installée ainsi sur le sol, elle se prit en pleine face la veste rouge du jeune homme. Le prenant en main, elle leva le regard en direction du brun, et le remercia d'une toute petite voix avant de se redresser et de l'enfilé. Elle ramassa une longue branche de bois qui trainait par là et l'utilisa comme béquille pour se déplacer.

" J'ai pas envie d'aller à l'infirmerie à vrai dire. Je pense que ma chambre me suffira amplement pour me reposer, c'est rien de grave après tout." déclare-t-elle alors qu'elle marchait à une vitesse terriblement lente pour se diriger vers les dortoirs. "Et puis, je ne tiens pas à te gêner bien longtemps Viktor... c'est déjà sympas d'être venu m'aider ! " fit-elle avant de lui lancer un sourire ampli de sincérité et de remerciement.

Si elle ne désirait pas aller à l'infirmerie, c'était pour une raison bien particulière. Elle fuyait littéralement la femme en charge des soins des élèves. Elle craignait qu'elle ne sache par on ne sait quel miracle qu'elle avait aidé à voler des pastilles et tenter de se droguer avec. Certes, finalement, elle les avait jeté dans la poubelle et n'avait rien fait de bien ... punissable, mais elle ne sentait pas le coeur à faire semblant de rien. Loin de là cette idée, c'était une terrible menteuse, encore plus quand elle culpabilisait.

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Lamentable. Voilà le premier mot auquel on pensait en te voyant marcher avec ta canne de fortune. Tu avais l'air vachement vieille comme ça. Ou bien, peut-être d'un soldat survivant au front. C'était vraiment bizarre en quelque sorte, mais il fallait bien la décrire. En tout cas, elle acquiesça quand Viktor lui fit remarquer qu'elle devrait ramener la veste.

" Oui, bien sûre, je te la mettrai dans ton casier, cela te convient ?" demande-t-elle avant de continuer sa marche, oubliant complètement son sac à dos traînant auprès de la douve. Elle l'avait complètement zappé celui-là et si son sauveur n'avait pas accouru avec pour la rejoindre, elle s'en serait sans doute rendue compte uniquement en arrivant dans sa chambre.

" Oh ! Décidément, tu me sauves sur beaucoup de point ! Je pense que je peux m'estimer chanceuse. Je suis tombée sur le miracle de ma journée ! Comme quoi, finalement, j'ai bien fait de ne pas tomber. " s'exclame-t-elle avec un sourire en faisant une pause. Elle était bien contente en tout cas que ce soit lui et pas quelqu'un d'autre qui soit passé par là. Depuis Luca, elle se méfiait un peu des rencontres fortuites en-dehors des cours.  

Marchant avec un peu plus de vigueur, force de s'habituer à la douleur dans la cheville, passant presque au-dessus de cette dernière, elle écoutait attentivement ses propos au sujet du fameux livre qu'il lisait plus tôt. Hochant la tête, elle semblait vraiment intéressée par ce qu'il lui disait. D'ailleurs, le livre lui parlait un peu, comme si ce n'était pas la première fois qu'on lui en parlait.

" C'est le premier livre sur les stratégies militaires chinoises non ? Je pense l'avoir étudié avec un de mes professeurs particuliers... c'était sur la période avant les invasions barbares je pense ! Tu sais, avant qu'ils ne se retranchent derrière leur muraille ?" demande-t-elle alors, se rappelant vaguement ce que son ancien professeur de littérature lui avait dit à l'époque. Il faut dire que la Chine n'étant pas le pays qui l'intéressait le plus, elle n'avait retenue que quelques brides du livre qu'on lui avait forcé à lire.

Mais Hayley fut bien étonnée quand il lui demanda de parler d'elle. Qu'est-ce qu'elle pourrait bien dire ? *Hé salut ! Ma mère et mon père ont préféré rester à l'étranger plutôt que de venir me voir pour les fêtes ! Je me suis faite tabassée l'année dernière dans une autre école ! Ho, et j'ai failli me drogué à coup de pastilles sous l'influence d'un autre élève ! Voilà ! Tu sais tout !* pensa alors la jeune fille sans avoir un léger petit rictus sur le visage. Non, clairement, elle savait bien qu'elle ne pourrait pas dire ce genre de choses.


" Hé bien, je dois bien avouer que je ne sais pas trop quoi te dire. Je ne suis pas le genre de nana bien intéressante ! Mais si tu veux vraiment savoir quelque chose, je t'invite à le demander directement. Ce sera plus simple non ?" propose-t-elle alors, évitant ainsi de devoir trop réfléchir face à la question. Elle ne savait pas du tout quoi dire sur elle de toute manière.

" Et sinon, un fait important : j'ai un Serpent Royal et un Caméléon chez mes parents !" voilà une information pertinente, enfin, plus ou moins. En tout cas, c'était le type d'informations qu'elle était prête à donner à son sujet.

" Et toi, des animaux ?" lui demande-t-elle avec un petit sourire en coin avant de s'arrêter quelques instants. Elle sentait qu'elle avait un fort besoin d'une pause. Il faut dire que le froid, la douleur et les vêtements imbibés d'eau ne faciliter pas la tâche à la rouquine pour traverser cet immense établissement.

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Hayley écoutait tranquillement Viktor, se demandant combien de temps encore il leur faudrait pour arriver aux dortoirs. Pas qu'il la gênait, loin de là, elle trouvait même intéressant la conversation qu'elle avait avec lui. Seulement, elle rêvait de vêtements secs.

" Pour quelqu'un qui lit un livre sur leur stratégie militaire, c'est étonnant d'entendre que l'histoire de la Chine ne t'intéresse pas. Pour le marché, c'est vrai qu'il a l'air de prendre pas mal d'ampleur... bien que le cours d'économie en parle, j'avoue que j'ai des difficultés à le comprendre. Ca me parait presque impossible par moment. " s'exclama-t-elle. Ce cours la barbait en réalité, à un tel point qu'elle envisageait de l'abandonner en Year 13. Enfin, c'est surtout l'aspect théorique qui l'effrayait d'une certaine manière.

Et alors qu'elle venait de faire une pause, elle fut assez gênée par sa question. Ho, pas que parler d'elle était si gênant que ça, mais elle savait qu'il y avait plus de choses négatives à dire que positive, lui rappelant un peu du mal-être qu'elle ressentait chaque jour, chaque soir, chaque instant. Mais il ne fallait pas qu'il le remarque, alors elle parla de son Serpent adoré et son caméléon.

" Je n'ai pas remarqué ça chez toi, mais c'est sans doute parce que je ne te connais pas beaucoup." lui fit-elle remarquer. Elle trouvait amusant la façon dont il ironisait des choses qui le concernait. La rouquine trouvait même cela remarquable. L'auto-dérision l'avait toujours fascinée, comme si cela rendait les gens qui en usaient plus fort. Elle avait l'impression que ceux capables de se moquer d'eux-mêmes ne risquaient pas de souffrir des mots des autres. " Le Serpent c'est Charlie et mon caméléon s'appelle Rudolph. Je t'aurai bien montré des photos, mais j'ai peur de sortir mon smartphone de ma poche... imagine qu'il se soit noyé lui aussi ?" rigole-t-elle, rire jaune. Elle avait vraiment peur de voir l'état de son téléphone. S'il ne marchait plus, elle en serait bien triste... surtout pour la perte des souvenirs qu'elle y avait entreposé avec soin depuis qu'elle l'avait obtenu.  

En apprenant qu'il avait eu un loup, elle avait eu les yeux pétillants. C'était bien mieux que les serpents et autres reptiles. Plus grand, plus fascinant. Elle trouvait l'idée d'en avoir un vraiment fabuleux. " Ho non, je ne dirai pas du tout que c'est méchant. Je ne sais pas du tout comment ils se comportent quand ils vivent en captivité comme ça. Mais s'ils sont protecteurs, c'est cool. Tu lui avais appris à attaquer quand on t'ennuyait ?" lui demande-t-elle alors avec un sourire aux lèvres, avançant. Elle ressentait énormément de fatigue à l'instant, comme si le monde allait tomber sous ses paupières. Elle eut un peu de mal à se concentrer sur la suite de la conversation mais au moins, elle tentait.

" Hum... non, je n'avais pas vraiment compris que tu es croate, désolée. Je suis nulle en géographie. Personnellement, je suis simplement anglaise. " répondit-elle, arrivant à proximité de l'entrée du bâtiment principal. Elle se posa alors sur un banc près de celle-ci. Elle avait envie de s'asseoir quelques instants. " Parle moi de la Croatie, c'est comment là-bas ?" demande-t-elle finalement, resserrant le col de sa veste autour de sa fine nuque.

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La conversation entre les deux jeunes gens semblaient particulières, volant entre intérêts intellectuels et vannes étranges, mais elle se déroulait bien. Depuis la rentrée, Hayley avait à peine pris le temps de discuter avec les membres de sa classe après tout. Mais oui, elle passait plus ou moins un bon moment, malgré les circonstances désastreuses.

Outre la conversation au sujet de la Chine, dont le jeune homme avait bien remarqué qu'Hayley semblait barbée par celle-ci, bien que soyons honnêtes elle était simplement dans un état second, état de choc peut-être ? En tout cas, outre tout ça, elle eut un petit rire au sujet de sa maladresse. Un Alien ? Elle ? Peut-être bien, en tout cas, ça l'a amusé.

" Hum, c'est possible. Hayley téléphone maison !" rigola-t-elle, en référence à un vieux film dont elle se souvenait l'avoir regardé auprès de ses parents, une des rares fois où ils prenaient réellement soin d'elle. En tout cas, elle s'amusait tout de même bien.

Elle écoutait plus qu'elle ne parlait, comme si le froid alentour semblait refroidir ses capacités de concentrations et de communications. Mais elle faisait tout son possible pour paraitre plus ou moins en pleine forme, comme si le monde ne semblait pas tanguer devant ses yeux. Sans doute que la passion dans les propos de Viktor au sujet de sa patrie l'aidait sans doute à mieux se concentrer en tout cas. Elle l'observait ainsi, ses mimiques, sa façon d'ironiser face à elle, Hayley se demandait comment on pouvait autant aimer son pays.

" Pas des humains les Bosniaques ? Alors je sais maintenant d'où je viens, je dois être de la même origine alien pour expliquer ma maladresse ! " s'exclame-t-elle en rigolant tandis qu'elle se décide à reprendre sa marche en direction des dortoirs, arrivant face à l'entrée, elle se tourne en direction de Viktor avec un sourire.

" Ce fut un plaisir également ! C'était réellement très sympathique et tu ne m'as pas du tout gêner, je te rassure. Bien que je me demande si ce n'était pas ton but peut-être ? Alors, cela doit te déplaire." rigole-t-elle alors avant de retirer la veste qu'il lui avait prêtée pour la lui rendre. " Je pense qu'à l'intérieur, il fait suffisamment chaud. Merci en tout cas pour ton aide, je serai peut-être un cadavre ambulant si tu n'avais pas été là. Et oui, on se reverra, au moins en cours ! Et si j'ai besoin d'aide pour le Marché Chinois, je sais à quelle porte toquée !" s'exclame-t-elle en récupérant son sac, tandis qu'elle ouvrait la porte menant à l'aile des dortoirs des filles. " Sauf si tu veux me revoir dans d'autres circonstances ?" demande-t-elle.

Est-ce qu'elle espérait le revoir ? Elle n'en avait pas la moindre idée. Etait-ce le premier ami qu'elle arrivait à se faire ? Peut-être bien oui. Mais en tout cas, un autre moment comme celui-ci, sans avoir à se sentir frigorifiée et devoir piquer une veste, elle ne dirait sans doute pas non.

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