Can you save my heavydirtysoul?
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It's just right now I got a really crazy mind to clean. »
Le couloir, long et froid, lui évoquait celui d'un hôpital et cette pensée fit remonter de vieux souvenirs à la surface. De mauvais souvenirs - comme si "bon souvenirs" et "hôpital" pouvaient se trouver dans une même phrase... Enfin, le moment était mal choisi pour ressasser ses souvenirs: Rowan était arrivé à destination. La porte de la chambre B-02 se tenait devant lui, aussi terne et austère que le reste du couloir. Une étiquette avait été collé sur la surface froide, portant son nom ainsi que celui d'un certain Nathanaël Cannary. Sûrement un français, vu le prénom. Qu'est-ce qu'on disait sur les français, déjà, à part qu'ils abusaient des baguettes et qu'ils menaient un débat sérieux sur le nom du "pain de chocolat" (ou "pain au chocolat", Rowan n'était pas sûr). Ce qu'il savait en tout cas, c'était qu'un français devait être - ou avoir été - aussi dépaysé que lui en arrivant ici, ce qui leur faisait déjà un point commun.
Bon, il était temps d'arrêter de perdre volontairement du temps et de passer la porte des Enfers. Quoi qu'il y ait derrière, il allait l'affronter. Prenant une profonde inspiration, Rowan ouvrit la porte... pour se retrouver dans une pièce chaleureuse, à la pointe de la modernité, et totalement vide de colocataire. Espèce d'idiot, il y avait combien de foutues chances pour que vous vous trouviez là en même temps? Il se sentait honteux, mais également soulagé. Le face-à-face ne serait pas pour tout de suite. Bien sûr, cela ne faisait que repousser le moment fatale de sa rencontre avec celui qui partagerait sa chambre pendant une année entière, mais Rowan ne se préoccupait toujours que du moment présent, et à ce moment précis, il était soulagé de se trouver seul.
Laissant ses bagages à l'entrée - il ne voulait pas se montrer égocentrique en choisissant son lit sans l'accord de son coloc -, Rowan fit lentement le tour de la pièce. La lumière du soleil illuminait les meubles modernes mais chics (sûrement pas du Ikea) d'une lumière chaleureuse, et la chambre était équipée de façon à ce que les deux garçons n'aient pas à tout partager. Ce n'était peut-être pas sa chambre, mais Rowan sentait qu'il finirait par se plaire dans ce nouvel environnement. Il le fallait bien, de toute manière.
Peu pressé de retourner dans le hall de l'académie - il fallait de toute façon qu'il défasse ses bagages, même s'il n'en avait pas encore le courage - Rowan s'assit sur le lit du fond, de la musique dans les oreilles et des souvenirs plein la tête.